Abdelmalek Sellal s’exprime très peu dans la presse étrangère, pourtant il vient d’accorder au très prestigieux quotidien Egyptien El Ahram un long entretien dans lequel il brosse un tableau de la situation politique et économique de l’Algérie.
Il reviendra longuement sur la dernière révision de la constitution pour expliquer qu’elle a marqué « un saut qualitatif » par rapport aux libertés collectives et individuelle et « une grande avancée » dans la marche de l’Algérie sur la voie de l consolidation de la démocratie et du pluralisme.
Sur ce point précis, il met en évidence les nouveaux acquis pour l’opposition , notamment la possibilité de saisine du Conseil constitutionnel.
Sellal parle aussi de renforcement de l’identité algérienne, dans un souci de renforcer la cohésion nationale et cela à travers la constitutionnalisation de Tamazight langue officielle au même titre que la langue arabe.
Le premier ministre a évoqué aussi la question de la promotion de la femme en Algérie en faisant ressortir de son propos tous les textes qui ont récemment été adoptés, notamment l’obligation faite aux partis politiques de mettre dans leurs listes électorale un tiers de femmes avec des positions éligibles. Sellal citera aussi la récente loi adoptée par le Conseil de la nation qui criminalise la violence faite aux femmes.
Mais notre but poursuit-il, est d’arriver à terme à « la concrétisation de la parité entre les hommes et les femmes en matière d’emploi et de participation politique » mais aussi dans tous les aspects de la vie sociale.
Le Premier ministre, mettra en exergue dans ce domaine la présence en force de la femme dans toutes les structures de l’Etat, au gouvernement, dans les cabinets ministériels, dans le Conseil de l’Etat, ou encore dans les corps diplomatique et des Walis, ainsi qu’à la tête de partis politiques.
Dans l’entretien, il est également question du terrorisme, plus singulièrement de son combat solitaire contre ce phénomène qui menace aujourd’hui la stabilité dans le monde. « l’Algérie a fait face, seule, une décennie durant, au terrorisme abject qui a oté la vie à des milliers de ses enfants relevant que la réconciliation nationale initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a conforté le choix du peuple pour la paix, la culture du pardon et de la tolérance, son rejet de toutes formes de violence et son attachement aux constantes nationales qu’il a placées au- dessus des luttes politiques ».
A une question sur les incidences de la crise pétrolière sur l’économie algérienne, le Premier ministre a fait savoir qu’il s’agissait d’une « crise sévère dont les causes sont plus stratégiques qu’économiques » soulignant qu’il est « difficile d’en prédir l’évolution sur les court et moyen termes ». « Pour faire face à cette crise, l’Algérie doit poursuivre la modernisation du pays sans toucher aux acquis sociaux. Il s’agit pour le pays d’éviter le recours excessifs à ses réserves », a-t-il soutenu.
« Le remboursement anticipé de la dette et la gestion rationnalisée de nos finances nous ont permis de mieux appréhender la crise que beaucoup d’autres pays producteurs », a poursuivi M. Sellal. Pour lui, l’alternative est la recherche de la richesse dans la diversification de l’économie et le pari sur l’homme et son intelligence .
