Contrairement à ce qui s’était passé la fois précédente et la succession chaotique de Rabah Saâdane qui s’est terminée par le fiasco de Marrakech, cette fois-ci, il semble que du côté de Dély Ibrahim on ne veuille plus refaire les mêmes erreurs.
La Fédération algérienne de football a décidé de ne pas trop tergiverser et de combler au plus vite le fauteuil laissé vide par Abdelhak Benchikha. Pour trouver le nouvel entraîneur, la FAF a décidé de recourir à tous les moyens utilisés dans le monde du travail pour tout ce qui est ressources humaines, à savoir un appel d’offres du même type utilisé par les chasseurs de tête pour recruter les hauts cadres des grandes entreprises de Wall Street.
La Fédération y demande un dossier de candidature complet comprenant un curriculum vitae, une lettre de motivation, des références et, bien sûr, la copie des diplômes des postulants. La volonté de la FAF d’aller très vite, puisque les plis doivent être envoyés avant le 30 juin prochain, montre bien que l’on veut recruter le futur entraîneur national le plus rapidement possible, et de tenter même, pourquoi pas, de rattraper le coup pour cette CAN-2012 où nous ne sommes pas mathématiquement éliminés. Cette fois-ci, plus de poignée de main, de paroles d’homme ou autre réseau de quelque nature que ce soit pour nous pondre le futur patron de l’EN. Fini le bricolage, on utilise une démarche plus classique qui a fait ses preuves dans d’autres contrées. Une méthode plus ambitieuse qui a pour volonté de laver l’affront du 4-0 face au Maroc en nous menant à la CAN-2013 et surtout à la Coupe du monde 2014 au Brésil qui sera assurément la compétition que toute fédération nationale ne devra pas rater. Il semble que pour ce casting, la FAF ait décidé de casser sa tirelire pour recruter vraiment une grosse pointure du métier.
Un des grands du coaching mondial qui aura pour lourde mission de driver une équipe nationale laissée agonisante, choquée, plus divisée que jamais et exsangue par le sélectionneur précédent. Rappelons que la question d’argent ne s’est jamais posée dans le choix rocambolesque d’Abdelhak Benchikha, car, rappelons-le, que le ministère de la Jeunesse et des Sports proposait déjà une enveloppe de 100 000 euros par mois pour la succession de Saâdane. Une proposition qui, selon certaines indiscrétions, n’avait reçu aucun écho favorable des responsables de Dély Ibrahim. Soyons en sûr, après la réunion de crise qui a suivi la débâcle de Marrakech, le ministère de tutelle de la FAF a dû réitérer sa proposition à voir le profil d’entraîneur recherché qui a été acceptée. Souhaitons que cette débâcle nous serve de leçon et que ce casting nous permette d’engager l’entraîneur qui nous amènera des lendemains meilleurs.
Un énoncé un peu léger
L’initiative de recrutement grâce à un appel d’offres mondial de la FAF est très louable, mais on peut lui reprocher une seule chose, la légèreté de son énoncé. «La Fédération algérienne de football lance un appel à candidature pour le recrutement d’un staff technique pour son équipe nationale A», car pour gagner du temps et débroussailler le terrain, la FAF aurait dû mettre plus de critères concernant le profil, le genre et le niveau minimum recherché, et cela pour éviter les candidatures fantaisistes. Cela nous indique deux choses, soit notre Fédération a déjà un chapeau avec quatre noms pré-recrutés lors de prospections antérieures, et à ce moment-là, cet appel d’offres sera juste symbolique et ne servira qu’à départager ce dernier carré, ou alors l’énoncé a été rédigé tel quel, et à ce moment-là, ça ne fait pas sérieux à ce niveau.
M. B.
«La FAF a l’argent pour payer le futur entraîneur»
Selon les responsables de la FAF, si avant, cette dernière ne disposait pas de manne financière pour pouvoir financer les dépenses relevant des salaires et autres frais. Néanmoins, de nos jours, elle a réussi, grâce à sa politique de marketing, à se mettre à l’abri du manque financier, dont elle souffrait. De ce fait, la première instance de football en Algérie se trouve dans une position confortable qui lui permettra de subvenir à toutes les dépenses auxquelles la sélection aura besoin, entre autres, la préparation des échéances à venir ainsi que la composition d’une équipe digne de ce nom. «Si dans le passé les ressources financières ne permettaient pas cette option, il n’en est pas de même aujourd’hui. La Fédération, étant en mesure de payer les salaires adéquats, grâce à sa politique marketing.»
«Un nouveau cycle avec le prochain staff technique»
Dans le relevé des conclusions du bureau fédéral, il est également question de mettre en relief la tâche qui attend le prochain staff, dont la mission première est de révolutionner le football tout en injectant du sang veuf à l’équipe nationale. A ce propos, le prochain staff aura à réévaluer l’aspect technique de l’ensemble de la composante qui représentera notre pays dans les échéances à venir. A partir de là, il aura toute la latitude d’entamer un nouveau cycle pour le football national. «Quand aux joueurs, même si la sélection dispose d’un potentiel important qui sera renforcé en permanence, il incombera au seul futur staff technique de procéder à une réévaluation technique de l’ensemble de sa composante, et ce, dans le but d’entamer un nouveau cycle dans les meilleures conditions possibles.»
S. A.