Le Centre de Recherche en Astronomie, Astrophysique et Géophysique (CRAAG) a enregistré, ce vendredi 13 juin 2025 à 12h12, une secousse tellurique d’une magnitude de 3.3 sur l’échelle de Richter. L’épicentre a été localisé à 4 kilomètres au sud-est de la commune d’Aït Tizi, dans la wilaya de Sétif.
Bien que l’événement n’ait provoqué aucune perte humaine ni dégât matériel majeur, selon les premiers bilans communiqués, il a néanmoins été nettement ressenti par la population locale, notamment dans la zone la plus proche de l’épicentre.
Selon les analyses du site spécialisé VolcanoDiscovery, la profondeur exacte du séisme n’a pas pu être déterminée, mais les premiers éléments indiquent une faible profondeur, ce qui expliquerait son ressenti significatif à proximité. « La faible profondeur du séisme l’a fait ressentir plus fortement près de l’épicentre qu’un séisme plus profond de magnitude similaire », précise la plateforme.

La ville de Béjaïa, située à moins de 20 km au nord-ouest de l’épicentre, a également signalé de légers tremblements ressentis par une partie de la population, qualifiés d’« intensité faible ». En revanche, à Alger, distante de près de 200 kilomètres, la secousse n’a pas été perceptible.
Contexte régional : une activité sismique modérée mais constante
Ce séisme s’inscrit dans une série d’événements tectoniques récents qui témoignent d’une activité sismique modérée mais continue en Algérie, notamment dans les régions du nord, à forte densité de failles. Parmi les dernières secousses enregistrées par le CRAAG, on note :
Le 6 juin 2025, à 03h27, une secousse de magnitude 3.0 a été enregistrée à 15 km au nord de Beni Houa, dans la wilaya de Chlef.
Le 5 juin 2025, à 03h22, un séisme de magnitude 4.0 a touché Mihoub, dans la wilaya de Médéa, à 3 km au nord-ouest du chef-lieu.
Ces événements illustrent une tendance que confirment les données sismologiques historiques.
D’après les archives sismiques couvrant plus de 100 ans et les données recueillies par les centres de surveillance, l’Algérie enregistre en moyenne 134 séismes par an, dont une majorité se situent entre les magnitudes 2 et 4. Voici quelques chiffres clés :
Magnitude 3 ou plus : environ 88 séismes par an
Magnitude 4 ou plus : environ 19 séismes par an
Magnitude 5 ou plus : environ 1.6 séisme par an
Magnitude 6 ou plus : 1 séisme tous les 9 à 10 ans
Magnitude 7 ou plus : 1 séisme tous les 40 à 45 ans
Bien que les séismes majeurs soient rares, l’Algérie a connu au moins trois séismes d’une magnitude supérieure à 7 depuis 1900, le plus marquant étant celui de Boumerdès en 2003 (Mw 6.8), qui avait causé plus de 2 000 morts.
Face à cette réalité géologique, il faut rappeler l’importance d’un dispositif de prévention efficace, surtout dans les régions urbanisées du nord algérien, les plus exposées. Les institutions sensibilisent les citoyens aux comportements à adopter en cas de secousse, car cet enjeu reste important, notamment dans les zones où les normes de construction parasismique ne sont pas toujours rigoureusement appliquées.