La secousse a provoqué un tsunami qui a atteint les îles Hawaï (USA) distantes de 6500 km de l’épicentre.
Du jamais-vu au Japon! Un séisme de 8,9 sur l’échelle Richter a frappé, hier, le nord-est du pays. Il a provoqué un tsunami qui a mis le Pacifique sens dessus dessous. Des vagues hautes de plusieurs mètres ont ravagé ses côtes. La puissance de la secousse a été telle que l’Institut de géophysique américain (Usgs) s’est attelé à la mesurer à plusieurs reprises. Il l’avait évaluée à 7,9 puis à 8,8 et enfin à 8,9°. Elle s’est produite à 14h46 (5h46 GMT).
Son épicentre se situe à 24,4 km de profondeur et à une centaine de kilomètres au large de la région de Miyagi, a rapporté l’Agence France Presse (AFP). Ce séisme a secoué même la communauté des scientifiques. Il s’agit de la plus forte secousse qu’a connue l’archipel du Soleil Levant, pourtant célèbre par ses mouvements telluriques, selon l’agence météorologique nippone. Retour sur une catastrophe qui fera sûrement date dans l’histoire de l’humanité. Il est 14h au Japon (5h46 GMT). Les habitants vaquent à leurs occupations.
Les minutes s’égrènent en douceur. Le large de Miyagi est calme. Est-ce le calme qui précède un… tsunami? La réponse est fatidique. Elle vient quelques minutes après. En une fraction de seconde, le temps s’arrête. La terre tremble et la mer s’agite. La nature est prise d’une folie meurtrière. Le Pacifique pique une crise de démence. Cette crise provoque le plus grand séisme que la terre japonaise ait connu. «Nous avons été secoués si violemment qu’il fallait s’accrocher pour ne pas tomber», révèle une responsable de la municipalité de Kurihara, la plus durement touchée dans le département de Myagi, reprise par l’AFP.
Les habitants sont pris de
panique. Ils veulent fuir… la nature les cerne. «Nous ne pouvions pas nous échapper de l’immeuble parce que les secousses n’arrêtaient pas de se succéder», regrette la même source.
Des centaines de morts et de disparus
La panique s’empare de l’archipel. Les autorités ont du mal à estimer les pertes humaines. Les heures sont longues. Le premier bilan officiel de la police nationale fait état de quarante morts et 39 disparus, ainsi que 244 personnes blessées, la catastrophe affole les chiffres. Vers 22h, la chaîne de télévision publique NHK annonce plus de 90 morts. Ce bilan devient dérisoire, au fil des heures, puisque les agences de presse avancent que le chiffre de 1000 morts a été dépassé.
Les malheurs se suivent a une vitesse effrayante.
La colère du large de Miyagi ne finit pas de faire des victimes. Un bateau avec équipage est englouti en un clin d’oeil. Il comptait une centaine de personnes à bord. Leur sort reste inconnu. La mer s’abreuve de sang. Une vague de 10 mètres emporte un train de passagers, avec un nombre inconnu de personnes. Il est aussi porté disparu dans le département de Miyagi, selon l’agence de presse Kyodo, relayée par l’AFP. La catastrophe est telle que la police peine à donner une quelconque estimation des dégâts qu’elle a générés. «Les dévastations sont si énormes qu’il nous faut plus de temps pour regrouper les éléments épars», avoue un responsable.
L’Océanie et l’Amérique latine en état d’alerte
Le gouvernement est aux abois. Il déclare s’attendre à «des dégâts considérables». Il faut agir vite et de manière efficace. Les autorités dépêchent, immédiatement, des navires et des soldats pour participer aux secours. Ils sont appuyés par des avions pour observer la situation sur place. Une autre source d’inquiétude pour le gouvernement: les centrales nucléaires. Le gouverneur du département de Fukushima demande l’évacuation des résidents d’une zone de trois kilomètres de rayon autour de la centrale Fukushima n°1.
6000 personnes ont été évacuées. Contre vents et marées, le ministère de l’Industrie se veut rassurant. Il affirme que les 11 réacteurs nucléaires de la région s’étaient automatiquement arrêtés. Cette assurance est de courte durée.
Un départ de feu est signalé dans un bâtiment abritant une turbine dans la centrale nucléaire d’Onagawa, située dans la région de Miyagi. Cela dit, aucune fuite radioactive ni dans cette installation, ni dans les autres sites nucléaires des préfectures touchées, n’a été détectée, selon les autorités. Le tsunami provoqué par le séisme du Japon a atteint jusqu’aux côtes des îles Hawaï (Etats-Unis) et du Canada.
Hawaï est située à 6500 km du centre du séisme. C’est dire la puissance du tsunami qui a soulevé le Pacifique. A telle enseigne que la plupart des pays riverains de cet océan, de l’Océanie à l’Amérique latine, ont émis des avis d’alerte. A l’heure où nous mettons sous presse, les recherches continuent. Le bilan de ce tsunami majeur s’alourdit au fil des heures.
Mohamed Sadek LOUCIF