Le séisme de 2003 et la décennie noire ont laissé de profondes séquelles

Le séisme de 2003 et la décennie noire ont laissé de profondes séquelles

Le wali de Boumerdès, Abderrahmane Madani Fouatih, a réuni, mercredi passé, son exécutif pour examiner le dossier de l’Action sociale dans la région. Ce dossier a été présenté par Mokhtaria Dassi, directrice de l’Action sociale (DAS) de ce département.

Durant la première étape de cette réunion à laquelle nous avons assisté, la directrice a fourni à son auditoire quelques statistiques. Selon elle, la wilaya de Boumerdès recense 12 074 handicapés à 100%. Et si on y ajoute les handicapés à 50%, cela nous fait 21 975 personnes en difficulté. Selon ces chiffres de la DAS, 56,10% de cette population souffre de séquelles mentales. Elle comprend 7 397 hommes et 4 931 femmes.

Pour Mokhtaria Dassi, une partie de ces personnes a subi un choc direct ou indirect lors de la décennie noire ou du séisme de 2003.

L’Etat consacre annuellement, dans la wilaya de Boumerdès, 431 400 000 dinars pour verser aux handicapés à 100% une indemnité forfaitaire. Sur ce point, le wali a instruit les services sociaux, concernant les handicapés moteurs, de faire des acquisitions de chaises roulantes électriques. Il n’a pas omis d’argumenter fortement son instruction. «Avec une chaise roulante, on tire une personne de l’anonymat, on donne une autonomie à une personne que la famille ne peut pas prendre en charge. On peut, surtout, redonner vie à une personne qui pense qu’elle est désormais hors de la société.»

Solidarité avec les enfants du Grand Sud Lorsque la DAS avait abordé le volet vacances pour des enfants du Grand Sud sur le rivage de la wilaya, l’auditoire a découvert, en la personne du wali, un défenseur des enfants du Sahara. Il a, en effet, mis du cœur pour sensibiliser les directeurs de l’Action sociale, du tourisme, de la santé, de la jeunesse et des sports, ainsi que des transports afin d’aider les enfants du Sud pour qu’ils puissent jouir des bienfaits de la mer.

«Vous ne pouvez pas savoir le calvaire que vivent, à 63 degrés à l’ombre, les enfants du Grand Sud alors qu’ils n’ont rien à faire ni où aller pour se défouler», dira-t-il, lui qui a été le wali d’Adrar. Et de poursuivre : «Je veux qu’on ramène le maximum d’enfants. Nous ciblerons les wilayas d’El-Oued, Illizi et Tamanrasset.

Et plus tard les wilayas de Tindouf et Adrar si nous avons plus de possibilités. J’appelle, par ailleurs, les walis de ces régions pour leur dire que s’ils veulent construire leurs propres centres de vacances, nous sommes prêts à les aider.» Le wali a aussi fait part de jumelages entre les structures sociales de ces wilayas.

Un bus «SOS mendicité»

S’agissant de la lutte contre la mendicité, le wali préconise la fermeté. Il se dit scandalisé par ces femmes qui utilisent les bébés et les enfants comme moyen d’arnaquer les citoyens. Ce qui attise sa colère. «Dans certains cas, les citoyens qui ne donnent pas sont agressés», dira-t-il.

Le wali a étayé ses assertions par des faits concrets comme l’existence, prouvée, de réseaux bien organisés de mendicité. Il se dit décidé à éradiquer ce phénomène dans la wilaya de Boumerdès. Pour ce faire, il a donné instruction à la directrice de l’Action sociale de mettre en fonction un bus «SOS mendicité». Ce bus fera des rondes dans les 32 communes de la wilaya et fera monter à bord les mendiants. Une fois à leur niveau, les services sociaux auront à enquêter sur le plan social au sujet de ces mendiants. «Je pense qu’il y a assez de formules d’aides de l’Etat pour prendre en charge toute personne en difficulté.» S’adressant à madame Dassi, il lui a renouvelé ses instructions : «Et si ces personnes refusent de monter dans ces bus, faites appel aux services de sécurité.»

Abachi L.