Session spéciale du BAC: La polémique s’installe

Session spéciale du BAC: La polémique s’installe

Le date du déroulement de cette session et son élargissement aux absents sont les deux points qui divisent l’opinion publique.

La liste des opposants à la décision du gouvernement d’organiser une session spéciale du bac au profit des retardataires ne fait que grossir. Après les parents d’élèves des candidats ayant passé leur bac durant le Ramadhan, qui ont contesté cette décision sous prétexte que les retardataires ont tort et qu’ils ne méritent pas une deuxième chance, c’est au tour des syndicats autonomes d’exprimer leur refus. Contrairement aux parents d’élèves, ce qui irrite le plus les syndicats dans l’initiative du gouvernement, est la date du déroulement de cet examen, à savoir entre les 13 et 17 du mois courant.

Le choix de cette date est complètement irréfléchie, juge le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura. Cette date intervient, selon lui, à un moment où la famille de l’éducation devrait prendre du repos. Cette dernière vient à peine de sortir, dit-il, du déroulement de l’examen du bac et d’une année scolaire qui auraient été épuisants. Ainsi, pour le secrétaire général du Satef, «vouloir imposer le déroulement de cet examen à cette période ressemble à un passage en force», a indiqué le syndicaliste, (voire l’entretien ci-après). Ce choix est critiquable en outre, ajoute le secrétaire général du Satef, car le gouvernement aurait pu l’organiser au début du mois de septembre.

«Il n’y a aucun empêchement qui pourrait empêcher le gouvernement d’organiser cette session au mois de septembre», argue-t-il, ajoutant que la ministre de l’Education Nouria Benghabrit, ne s’est pas opposée à cette idée. Par ailleurs, et outre les syndicalistes qui contestent le timing de cette session, d’autres voix s’élèvent pour contester la décision de faire bénéficier les absents de cette session. «S’il est admissible et logique d’organiser une session spéciale pour les retardataires qui peuvent effectivement rater leur examen pour des raisons objectives, il est totalement stupide de faire profiter des personnes qui n’ont pas jugé utile de passer le bac à la session ordinaire». Pour cette catégorie des mécontents, le gouvernement aurait pu faire mieux, en élargissant cette session aux futurs recalés du bac.

«Les recalés au moins, ils ont pris la peine de se présenter à l’heure aux centres d’examen et de passer toutes les épreuves», avancent-ils. A ce propos, il est à rappeler que l’intention première du gouvernement était de permettre uniquement aux retardataires au bac de passer cette session. Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, qui a fait part de cette nouvelle à l’Assemblée populaire nationale, a bien précisé qu’il n’y a qu’un millier et quelques candidats qui vont bénéficier de cette session. L’élargissement aux bénéficiaires de cette session aurait été décidé, indiquent des sources concordantes au ministère de l’Education, compte tenu de la difficulté de déterminer avec exactitude qui, parmi les candidats, est retardataire et qui parmi eux est absent.

Les retardataires ne sont pas uniquement ceux qui ont écrit (1815) à l’adresse de la ministre de l’Education nationale, indique-t-on. A ce titre, il est utile de souligner que plusieurs candidats, notamment ceux qui sont arrivés 20 ou 30 minutes après le début des épreuves, n’avaient pas eu l’occasion de contester leur exclusion. Ainsi, on comprend facilement que le gouvernement a décidé d’élargir la session spéciale à l’ensemble des absents, pour ne pas se retrouver dans une position inconfortable. Notons que la décision d’accorder une session spéciale aux retardataires au bac, a été prise par le président de la République lui-même.

«C’est le président de la République qui a donné une instruction pour organiser une session spéciale du bac pour les élèves exclus de la dernière session du bac pour raison de retard», a expliqué le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, lors d’un point de presse qu’il a animé au terme de son intervention devant les députés.