Les villageois d’Ighzer L’kim dans la commune de Seddouk ont soif. Et ils l’ont fait savoir aux autorités locales. Leurs représentants, qui n’ont pas cessé de faire les va-et-vient entre le village et le siège de l’APC, menacent de recourir à des actions de rue si aucune solution n’est trouvée.
Ils ont eu à interpeller à plusieurs reprises le maire, le chef de daïra et le subdivisionnaire de l’Hydraulique de Seddouk : leurs robinets sont à sec depuis plus de trois mois, une situation intenable. Ighzer L’Kim, un village agricole de quelque 300 âmes ; il a été construit sur le terrain de l’ancienne ferme coloniale, les Templiers, dans le cadre du programme des 1000 villages socialistes, lancé au début des années 1970.
Depuis que les robinets sont à sec les rendez-vous avec les autorités locales sont devenus récurrents. Sur les ondes de la radio locale, ils ont expliqué que : «Cela fait trois mois que nos robinets sont à sec. Trois mois de galère qui nous ont amenés ici, au bureau du maire, et à ceux du chef de daïra et du subdivisionnaire de l’Hydraulique de la daïra de Seddouk.
Tous ces responsables ont montré leur impuissance à régler notre problème, qui ne nécessite même pas un projet d’envergure, puisque la conduite principale alimentant la commune d’Amalou passe juste à côté de notre bourgade et un château d’eau se trouve même à proximité. Quelques mètres de tuyauterie suffiront à étancher notre soif», a regretté l’un des membres de la délégation, reçue par les autorités.

Pourtant des actions de rue, ils ont déjà eu à y recourir, a-t-on rappelé avec insistance. Effectivement, le 26 avril dernier, les habitants du village ont procédé à la fermeture du chemin de wilaya n°141 et ils ont eu de l’eau jusqu’à satiété. Il faut dire que le lendemain, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, était attendu dans la wilaya de Béjaïa pour une visite de travail et d’inspection. En sa qualité d’ancien ministre des Ressources en eau, qui en connaissait un rayon sur le sujet, il était compliqué de lui expliquer que quelques mois après la livraison du barrage de Tichy Haf, des villages limitrophes étaient encore privés d’eau.
Mais au lendemain de la visite de la délégation conduite par M. Sellal, les robinets se sont remis à siffler. Depuis, les représentants du village ont repris leur bâton de pèlerin : «Nous avons frappé à toutes les portes, sans trouver une oreille attentive.» L’APC semble se défausser sur la direction de l’Hydraulique.
Celle-ci renvoie la balle à l’édile local. Et entre les deux les habitants d’Ighzer L’Kim. Avec la canicule qui s’installe et le mois sacré du Ramadhan, on craint de devoir jeûner en vadrouillant à la recherche de l’eau et à taper aux portes des responsables, qui semblent de plus en plus sourds, a-t-on dénoncé. «Nos responsables nous obligent à corser nos revendications en recourant à la fermeture des routes, ce que nous ne souhaitons pas. Nous lançons un appel au wali de Béjaïa pour mettre un terme à cette pénurie d’eau, qui date de plus de trois mois maintenant. Nous sommes tous des agriculteurs révolution agraire, Ndlr), issus de la dissolution de la CAPRA Mahfi et du domaine Chenna.»
Salim Aït-Sadi