Sécurité,temps clément,visites familiales et achats de l’Aïd,Les citoyens à l’assaut de la rue

Sécurité,temps clément,visites familiales et achats de l’Aïd,Les citoyens à l’assaut de la rue
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Fête de l’Aïd et rentrée scolaire… que des dépenses

Une fois la chorba avalée précipitamment, la vie nocturne commence pour des millions d’Algériens

Les rues commerçantes des villes d’Algérie ne désemplissent plus après le f’tour. Plusieurs raisons expliquent cette fièvre acheteuse. A commencer par le fait que les familles se pressent pour effectuer des achats en perspective de deux événements importants. Cette année, la fête de l’Aïd et la rentrée scolaire vont avoir lieu presque en même temps. Mettant à profit ces dates importantes, les commerçants ont vite fait d’opérer des réductions significatives sur les prix des articles proposés dans leurs magasins. Des rabais allant de 10% à 80% sont consentis, notamment sur l’habillement. Dans les marchés, le constat est vite fait. Les parents font une fixation sur les tabliers. Viennent ensuite les autres habits comme les chemises et les pantalons. La chaussure est un autre accessoire indispensable dans les grandes occasions. Les séances d’essayage sont interminables et les files se forment devant les commerces à longueur de nuit. Après les vêtements, viennent les produits alimentaires qui attirent bon nombre de clients. Pour les gâteaux de l’Aïd, il faut bien passer par des achats de farine et d’autres ingrédients. Pourquoi les achats de la nuit séduisent tant les Algériens?

A la faveur du calme et de la sécurité, les chefs de famille n’hésitent plus à quitter leurs demeures pour profiter des soirées à l’air libre. Le dispositif de sécurité a encouragé plus d’un à laisser de côté ses craintes sur d’éventuels débordements. Les agressions sont certes légion mais c’est loin de dissuader les citoyens. Cette année, la journée du jeûne commence à quatre heures pour le centre du pays et ne prend fin que vers 20 heures. Il ne reste alors que quelques heures pour mener une vie sans privations. Rien ne peut alors gâcher cette soif de profiter de cet intermède. Il serait plus dommage de rater cette interruption du jeûne pour sortir dans la rue que dans certaines villes, et même la température est devenue plus clémente.

LG Algérie

Les familles ne demandent qu’à oublier les privations endurées pendant la journée. Et c’est la nuit qui s’anime. D’ailleurs, même les commerces convertis en spécialistes de grillades ne désemplissent pas. Idem pour les cafés. Il y a même des places publiques qui sont transformées en salons de thé et en gargotes en plein air avec la protection de la police.

La soirée est aussi propice pour des balades au bord de la mer ou dans les artères des villes. Seul, en famille, en couple ou entre amis, les sorties nocturnes sont devenues à la mode. La conjoncture est aussi favorable à des visites familiales. Alors, rien n’empêche de sortir sa voiture du garage pour faire un tour ou même plusieurs en ville. Les sociétés de transport des voyageurs ont joué le jeu et ont bien établi un programme pour faire circuler les bus mais aussi le tramway jusqu’à des heures tardives de la nuit.

L’animation culturelle est, elle aussi, au rendez-vous. Il n’y a pratiquement pas de ville qui n’ait pas préparé un programme pour ce mois. Des concerts de chant et du théâtre tiennent la vedette. Il y a aussi des spectacles d’humoristes et des expositions de peintures. Les kheïmas et les médinas portant sur le thème de la culture et du divertissement fleurissent un peu partout. Il y a jusqu’à des sociétés commerciales qui prennent le souci du divertissement à bras-le-corps en proposant des animations au large public.

En somme, il y a des offres pour tous les goûts. Le seul souci est de trouver l’argent nécessaire pour faire face à toutes ces dépenses. Entre l’alimentation, l’habillement, les loisirs et les diverses factures, le réveil risque d’être dur pour certaines familles.

Les moins optimistes iraient même jusqu’à décrier une certaine opulence en faisant le parallèle avec le fossé grandissant entre une société dépensière et des millions d’Algériens vivant de la solidarité nationale. Mais le fait est là. Les citoyens retrouvent le goût de la vie après une décennie en stand-by. Et c’est là l’essentiel.