Le système de Sécurité sociale enregistre une grande avancée avec l’introduction de la carte Chifa et sa généralisation à l’ensemble des assurés. Après les maladies chroniques, la dialyse et, aujourd’hui, les maladies ordinaires, le système du tiers payant s’étendra l’an prochain aux consultations et aux prestations médicales telles que les analyses effectuées dans les laboratoires de biologie privés. Bonne nouvelle.
Du reste, les difficultés rencontrées telles que les problèmes d’activation de la carte et les retards dans les paiements des officines sont sur le point d’être surmontées.
Mais ces progrès réalisés souffrent d’une insuffisante médiatisation ainsi que d’un gap d’informations en direction des affiliés à la Sécurité sociale. À tel point que nombre de cotisants appréhendent l’usage des génériques et des médicaments produits localement. En un mot, ces derniers doutent de leur efficacité thérapeutique. Du coup, les pharmaciens s’échinent à convaincre les clients des bienfaits de ces copies parfaites de la molécule mère.
De manière générale, la question de la rationalisation des dépenses de santé ne concerne pas seulement le ministère de la Santé et le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. Elle devrait également impliquer les médias. Il suffit que des études sérieuses démontrent l’efficacité thérapeutique des génériques et qu’une communication en direction des assurés sociaux amplifie la portée des résultats pour que les cotisants adhèrent à une politique de promotion du générique et du médicament produit localement.
La liste des médicaments remboursables devrait être également élaguée pour que le système du tiers payant puisse gagner davantage en efficacité. Mais toutes ces avancées risquent de tomber à l’eau si la prescription des médicaments ne s’effectue pas dans le sens de la qualité des soins à moindre coût, voire au détriment de l’assuré, et si les pénuries de médicament perdurent.
En fait, la meilleure piste en direction de la rationalisation des dépenses de santé reste la prévention.
Or, c’est là que le bât blesse. Le mode de vie actuel d’une masse d’Algériens et l’érosion du pouvoir d’achat de la majorité des citoyens encouragent la sédentarité, la malbouffe, facteurs prédisposant à “la recrudescence” des maladies chroniques. Or, peu de campagnes d’information sont lancées en direction des enfants, des adolescents, des jeunes et moins jeunes pour modifier leurs comportements alimentaires et généraliser la pratique sportive à la majorité de la population.
K. R.
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