Les promesses du ministre des Transports sont à chaque fois renvoyées aux calendes grecques
Présenté comme la solution appropriée pour freiner l’hécatombe routière, le permis à points tarde à venir.
Quatre morts dans un accident de la route à Blida. C’est le tout dernier «acte» d’une tragédie routière sans fin. Les décès causés par les accidents de la route sont devenus de simples chiffres; une banalité à laquelle on finit par s’habituer. La presse nationale fait tous les jours état de drames sur nos routes.
Les campagnes de sensibilisation et même les mesures répressives mises en oeuvre depuis quelques années, ne suffisent pas. A commencer par le Code de la route de 2009 qui n’a pas donné les résultats escomptés. L’augmentation des amendes, les radars…! Alors que les derniers espoirs sont placés sur le permis à points, ce dernier, annoncé d’abord pour la fin de l’année dernière et ensuite pour le mois en cours, tarde à venir. Les promesses du ministre des Transports, M.Amar Tou, sont à chaque fois renvoyées aux calendes grecques.

Pourtant, le décret régissant le dispositif «miracle» a été publié en 2011 au Journal officiel. Le document qui fixe et détaille les modalités d’application des règles de la circulation routière instaure la délivrance d’un «permis à points» à tout détenteur de permis de conduire. Ce nouveau permis était censé entrer en vigueur un an après, c’est-à-dire en décembre dernier. Toujours rien.
En été, des informations circulaient sur le fait qu’il sera introduit en novembre 2012. Mais coup de théâtre, cette date, le ministre des Transports Amar Tou, annonce encore une fois son report pour fin janvier 2013, c’est-à-dire la fin du mois en cours. Tout cela reste de simples supputations. En attendant, la route continue de tuer des dizaines de vies.
Ce permis à points est censé compléter l’arsenal de la lutte contre l’insécurité routière. Ses vertus font l’objet de débats en raison des principes qui ont été adoptés. Une fois atteint un total de 24 points retirés, le chauffard se verra étiqueté «récidiviste». Il devra suivre une formation pour récupérer des points, mais pourra continuer à conduire. La question que se posent les spécialistes est de savoir comment ces deux dispositifs, le retrait de permis et le permis à points seront compatibles? Les services de sécurité feront-ils preuve de fermeté dans le retrait des points ou en sera-t-il de même avec le retrait du permis, à la «tête du client?» La question principale donc demeure dans l’efficacité de ce permis à points. Sera-t-il la solution miracle? Réussira-t-il là où les autres moyens de lutte contre les accidents de la route ont échoué?