Un fléau qui occasionne quasiment 4000 morts par an.
Tarik Essalama est une association qui tire son nom de l’ancienne émission de télévision animée par Mohamed Lazouni, alias Echourti El Mekhfi. Celle-ci reprend du service et se déploie à travers les wilayas du pays. Son premier responsable, Mohammed Lazouni, vient de convoquer une réunion au siège de la puissante Organisation nationale des transporteurs algériens afin de définir une stratégie à même de réduire le fléau des accidents sur les routes d’Algérie.
Un fléau qui occasionne quasiment 4000 morts par an. Lazouni a évoqué un plan Marshall à même de prévenir et de réduire sensiblement le nombre des victimes sur l’asphalte à l’échelle du territoire national. Pas moins de 27 bureaux sont déjà mis en service à cette fin, avec l’installation toute récente des antennes de Boumerdès et Tipasa. «Nous aurons pour prochaine étape les wilayas du l’est du pays. Cette politique de proximité pour laquelle nous optons vise à responsabiliser les intervenants à l’échelle locale.
Elle nous permettra à terme d’atteindre nos objectifs surtout que les messages passeront plus facilement lorsqu’ils seront émis par nos correspondants locaux», informe notre interlocuteur qui précise que son rapprochement des routiers et des transporteurs n’est pas fortuit, mais relève d’une approche méthodique dont les fruits seront récoltés sur le long terme.
Il précise qu’il est impératif aujourd’hui de dispenser aux conducteurs de bus et de tous les transporteurs qui embarquent à bord de leurs véhicules plus de neuf passagers une formation en bonne et due forme à la conduite responsable et avisée. «Cette formation doit impérativement être chapeautée par le ministère de la Formation professionnelle», souligne Lazouni qui juge que transporter 80 voyageurs n’est pas une affaire à prendre à la légère.
Rappelant les dramatiques accidents de ces dernières semaines qui ont coûté la vie à de nombreux Algériens ayant embarqué à bord de bus et autres autocars, il crie son holà et appelle à une application urgente des textes de lois lesquels souffrent de manière chronique d’un manque d’application sur le terrain.»
Selon Lazouni les lois à même d’encadrer le transport et assurer la sécurité des voyageurs sont bien là mais peinent à trouver leur chemin vers le concret.
«En 1972, du temps de feu Rabah Bitat qui était alors ministre d’Etat chargé des Transports figurait déjà un arrêté prescrivant l’équipement des poids lourds en chronotachygraphe.
Le texte d’application n’ayant pas paru on se réveille aujourd’hui pour appeler à l’installation de cet appareil. Mais quel gâchis depuis!» se désole-t-il. Et d’ajouter: «En 2004, le décret 04 381 obligeait les passagers des places arrière à porter la ceinture de sécurité.
Cette disposition date déjà de 13 ans. Le texte d’application n’ayant pas paru, le nouveau Code de la route fait alors abstraction des sièges arrière. C’est dire l’aberration!».
A en croire Lazouni, des pressions auraient été exercées par quelques parties sur l’Assemblée populaire nationale pour remettre aux calendes grecques l’application de ces dispositions salutaires à la collectivité.