Sécurité routière: Comment lutter contre l’hécatombe ?

Sécurité routière: Comment lutter contre l’hécatombe ?

«C’est l’excès de vitesse qui est la cause principale des drames et des deuils. Imaginez l’annonce de votre mort à votre mère qui vous chérit.» Dixit le colonel Mouloud Guemat, chef de la division sécurité routière au niveau du Haut Commandement de la Gendarmerie nationale (HC/GN).

Comment faire passer ce message et l’ancrer dans le subconscient de certains usagers de la route complètement inconscients de ce qu’ils peuvent causer comme drames ? En réalisant un travail de proximité de sensibilisation en direction des conducteurs car la répression ne suffit plus.

L’Algérien en général et l’automobiliste en particulier, mis constamment sous pression de son environnement, devient de plus en plus vindicatif. De leur côté, les services de sécurité ne manquent pas, à chaque fois, de rappeler que près de 90% des accidents de la route ont pour source le facteur humain surtout l’excès de vitesse. A ce propos, la Gendarmerie nationale a organisé du 25 juillet au 18 août 2018 une campagne de sensibilisation et de prévention sur la sécurité routière.

Le colonel Guemat a donc animé, hier, un point de presse au siège de cette institution pour en faire le bilan. «Cette campagne avait pour objectif de sécuriser les déplacements des usagers de la route et de sensibiliser les conducteurs aux risques d’accidents et leurs conséquences notamment les conducteurs qui transportent des voyageurs et des marchandises et plus particulièrement les conducteurs de moins de 40 ans qui sont responsables de 63,26% des accidents», dira-t-il.

L’officier supérieur commence par dresser le bilan des sinistres concernant les zones rurales, pour la période allant du 1er janvier au 18 août 2018. Comparée avec la même période que celle de 2017, la baisse est de 19,33% au niveau des accidents (6 292 en 2017 contre 5 076 en 2018). En conséquence, cette baisse a amoindri les pertes humaines.

Les gendarmes ont enregistré une baisse de 9,62% de décès (1 673 en 2017 et 1 512 en 2018). Idem pour les blessés : mais une diminution est plus importante moins 19,19% (10 954 cas en 2017 et 8 852 cas en 2018).

Le conférencier insiste sur la campagne de sensibilisation en direction des usagers de la route. C’est, en effet, durant les 3 mois de l’été que le nombre d’accidents grimpe pour atteindre les 30% du bilan annuel.

«Lors de cette campagne pour laquelle nous avons sollicité tous nos partenaires traditionnels que sont la Police nationale, les médias, la Protection civile, les scouts, le Croissant-Rouge algérien et les associations de la sécurité routière, nous avons distribué 500 000 prospectus, mis en place des stands d’information, effectué plus de 300 sorties avec les médias et réalisé des sorties avec nos partenaires en direction des points noirs de nos routes. Par ailleurs, nous avons dressé 15 794 barrages et effectué 27 794 patrouilles». Le colonel reste optimiste et se fixe comme objectif de faire baisser le nombre des accidents de circulation en zones rurales pour atteindre au minimum 20% de moins sinon plus par rapport à 2017.

Sécurité renforcée durant les fêtes de l’Aïd el-Adha 

S’agissant de la sécurité durant les fêtes de l’Aïd el-Adha, le commandement de la GN a rendu public un communiqué révélant que «le Commandement de la Gendarmerie nationale a pris un ensemble de mesures sécuritaires, à l’occasion de l’Aïd el-Adha de l’année 2018, qui seront appliquées, avant, durant et après les jours de l’Aïd, par la mise en place de formations sécuritaires adéquates afin d’assurer la sécurité et la quiétude publiques». Il est question de la surveillance renforcée des lieux publics où la foule est nombreuse ou des axes routiers importants et les entrées des agglomérations. Le communiqué rappelle, en outre, aux citoyens d’appeler le 1055 en cas de nécessité.

Abachi L.