La sécurité nationale dépend aujourd’hui plus de la société civile que de l’armée et des institutions officielles.
Dans une conférence-débat, hier, au forum d’Echaâb, il a été démontré que les tentatives de déstabilisation sont plus dirigées contre la société civile et ses symboles que contre l’Etat en tant qu’organe, ses institutions et son armée. « C’est cela qui a conduit la Syrie et l’Irak au chaos. Cette pensée que l’Etat est seul responsable de la sécurité d’une nation tandis que les citoyens sont absents. Si les citoyens ne produisent pas, n’activent pas, la nation devient fragile et une cible facile. L’armée et l’Etat ne peuvent plus assurer, seuls, l’immunité sécuritaire », indique le sociologue Mohamed Taïbi.
L’Etat, en somme, est personnifié, surchargé de responsabilités tandis que le citoyen se met à l’écart, comme c’est le cas aujourd’hui dans beaucoup de pays arabes. C’est à travers cette « lacune » que les « forces du mal » tentent de déstabiliser les pays arabes. « On veut diviser les pays arabes comme cela a été fait avec le Soudan. Les experts s’accordent à dire que bientôt, l’Irak sera divisé en trois parties. C’est le sort qu’on réserve à la Syrie et à la Libye. L’Algérie n’est pas exclue de ce projet », prévient Taïbi. Pour contrecarrer ce dessein, selon lui, le citoyen doit s’impliquer, protéger ses symboles identitaires, culturels et religieux. Il fera remarquer, à ce propos, que les « explosions » sont plus le résultat des attaques contre des symboles identitaires et religieuses d’une nation que les structures matériels. « Or, dans notre société d’aujourd’hui, ces symboles font l’objet d’une grande confusion. Les nouvelles générations ne sont pas orientées vers ces symboles. Et l’imitation a contribué à faire émerger des tendances identitaires et culturels qui ne nous appartiennent pas et se développent aux dépens des nôtres », constate-t-il. La confusion dans les symboles et les concepts est telle, relève, pour sa part, le secrétaire général du Syndicat national des imams, Djeloul Redjimi, que nous n’avons plus d’identité. « Les autres décident même ce que nous devons manger ! Dans le Coran, il est dit que la nation du prophète Mohamed que le salut soit sur lui sera témoin. Sommes-nous capables d’être témoins ? Et par quoi ? Par notre inculture ? », souligne-t-il en affirmant qu’une guerre contre nos valeurs est enclenchée pour fragiliser les peuples arabes et musulmans, pour les détruire, les dominer.
