En dépit du dispositif mis en branle durant le mois de Ramadhan par la Sûreté de wilaya et visant les lieux les plus fréquentés de la ville, les vols à la tire perpétrés par des pickpockets dans des endroits de grande affluence ont connu une hausse sensible, notamment au niveau des marchés informels.
C’est le cas par exemple du souk hebdomadaire du mercredi qui a toujours constitué une destination de choix pour ces délinquants. Ici, dans une anarchie indescriptible et sous une canicule étourdissante, les pickpockets trouvent les meilleures conditions pour délester à la douce leurs victimes.
Ces dernières ne se rendent compte que quelques instants après, lorsqu’elles ne trouvent pas leur portefeuille pour payer leurs achats. Opérant par groupe de 3 ou 4, ces bandes s’installent dans les coins les plus stratégiques pour guetter leur proie avant de passer à l’action.
Les voyous ciblent généralement des personnes ne pouvant pas opposer une résistance, et tâchent d’être efficaces en un temps court afin de ne pas être pris au piège. Généralement, un seul se charge de l’opération alors que le reste de la bande suit l’action, prêt à intervenir en faisant usage généralement d’armes blanches.
Se partageant tacitement les territoires, ces bandes ont fait plusieurs victimes dans les grandes surfaces commerciales où, en raison de la densité de la foule, leur besogne devient un jeu.
Les pickpockets profitent également de la baisse de réaction aussi bien de l’individu en raison du jeûne que l’assistance qui, par peur de représailles, ne daigne même pas crier. Pire, des gens se voulant projecteurs de conscience, iront même à intervenir auprès des agents de police pour relâcher un voleur pris la main dans le sac.
Ces voleurs, on les retrouve également à M’dina J’dida, en pleine foule, avec la même manière d’agir. Il ne passe pas un jour sans qu’on déclare des cas de vol. Pour rappel -ceci s’est déroulé dans les années 90-, du côté de Madrasset El-Falah, les commerçants du genre « ferracha » avaient institué une véritable milice qui avait «nettoyé» cet espace des voleurs à la tire pour mieux rassurer les clients.
Ces pickpockets agissent également au niveau des arrêts et des stations de bus, comme celle située à proximité du jardin public pour la ligne 51. Ici, une bande de 4 jeunes guette tous les usagers du bus, notamment à la montée.
Plusieurs d’entre eux ont été délestés de leurs portefeuilles. Après avoir pris l’argent, ces voyous se débarrassent de tout le reste, papiers importants compris, quelques mètres plus loin souvent à l’intérieur du jardin. Cependant, ce qui est révoltant demeure l’attitude incompréhensible de certains citoyens qui interviennent lorsque des policiers arrêtent un délinquant, leur demandant de le relâcher.
Drôle de citoyenneté et de solidarité ! Et c’est une femme qui a eu le courage de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. A l’adresse de tous ces donneurs de leçons, elle dira: «vous, les commerçants, vous avez peur qu’ils vous mènent la vie dure. Mais sachez que ces gens sans scrupules peuvent vous nuire ou bien prendre comme cible un membre de votre familles».
K.Z