Les internautes algériens sont-ils conscients des menaces informatiques ? Sont-ils suffisamment armés pour se protéger des cyber-attaques ?
Kaspersky, entreprise d’origine russe, spécialisée dans la sécurité internet, a présenté, hier, à Alger les résultats d’une étude inédite sur la perception et les comportements des internautes algériens vis-à-vis des menaces informatiques et des pratiques de sécurité. L’étude a sondé un panel de plus de 700 internautes âgés de moins de 35 ans.
L’enquête révèle que l’internet occupe une place de plus en plus centrale dans la vie des Algériens. Ils sont 43% à utiliser au moins deux équipements informatiques pour s’y connecter depuis leur domicile.
Les équipements les plus utilisés sont les ordinateurs portables (30,8%), les smartphones (17,8%) devant le traditionnel ordinateur de bureau (5,5%), les tablettes, consoles et téléviseurs connectés (2,5%). Concernant le type de connexion, plus de 92% des personnes interrogées déclarent utiliser le Wifi depuis leur domicile.
Facebook est le réseau social le plus consulté par les internautes. Ilyas Hafnaoui, adjoint du directeur du cabinet Hafnaoui, l’auteur de l’enquête, a affirmé que les Algériens sont dans leur grande majorité conscients des risques.
La preuve, ils sont moins de 9% à ne pas disposer d’une solution informatique de sécurité. Toutefois, Hafnaoui a tenu à préciser que les chiffres montrent que la perception des risques lors de la navigation sur PC et mobiles contraste avec le faible taux de protection de certains appareils. Ainsi, seuls 21% des smartphones et tablettes sont sécurisés contre 83% pour les ordinateurs fixes et portables.
Ce paradoxe s’explique par la faible connaissance des solutions de sécurité disponibles pour les appareils mobiles. Si la protection des données personnelles apparaît comme une préoccupation majeure, la prise de conscience des risques sur la vie privée est encore plus grande. 63% des sondés estiment qu’internet met leur vie privée en danger.
Quant à la sécurité de leurs enfants, les parents répondent de manière plus alarmante. 73% d’entre eux déclarent qu’internet leur fait courir un risque.
En outre, 76% des sondés perçoivent le virus comme la menace la plus importante, loin devant les logiciels espions et malveillants (47%) et le piratage de réseaux sociaux (43%). C’est pourquoi, l’anti-virus arrive en tête des solutions de sécurité malgré des besoins en sécurité de plus en plus complexe. Ils sont 90% à déclarer l’utiliser.
La 3G ne rassure pas les internautes
Quel est le mode d’accès à l’internet le plus sûr ? La 3G est le mode de connexion qui recueille le moins de voix. Ils sont seulement 14% à le plébisciter.
L’étude montre qu’il existe une frontière de plus en plus floue entre les usages personnels et professionnels que les Algériens font d’internet. Dans la catégorie des actifs, 62% des personnes interrogées déclarent utiliser des équipements personnels pour des tâches liées à leur activité professionnelle.
A contrario, 57% des sondés déclarent utiliser des équipements professionnels pour des besoins personnels. Cet état de fait répond à un triple phénomène : le développement de la mobilité et de l’internet haut débit mobile (3G), l’omniprésence des supports numériques désormais accessibles partout et la digitalisation de plus en plus poussée des entreprises.
Quid des solutions adoptées ? L’étude révèle que 47% des sondées utilisent une solution gratuite tandis que les solutions payantes avec licence sont citées par plus de 33% des personnes interrogées et les solutions crackées par près de 10%.
Précision : l’efficacité des solutions crackées divise les utilisateurs, puisqu’ils sont environs 50% à déclarer qu’elles augmentent la protection etenviron 45% à estimer le contraire. Dans ce contexte, Julien Pulvirenti, territory sales manager Maghreb Kaspersky Lab, a précisé qu’une solution crackée n’est pas au niveau de qualité de sécurité qu’une solution officielle.
Il a indiqué que celle-ci ne peut pas assurer une sécurité complète ; elle est porteuse de grands risques. Selon le même responsable, la sécurité n’est pas encore perçue comme une « nécessité absolue » mais plutôt un « confort ».