Sécurité énergétique , alimentaire et hydrique : Les trois raisons de l’émergence

Sécurité énergétique , alimentaire et hydrique : Les trois raisons de l’émergence

Relever les défis vu leur impact sur la croissance économique et le développement du pays.

Avec une croissance démographique dépassant les 2,2%, le pays doit impérativement consacrer une grande importance à sa sécurité alimentaire et également trouver un modèle de transition énergétique supportable pour les populations et avantageux à son industrialisation.

Des enjeux sur lesquels s’est penché un panel d’experts lors du 1er congrès international sur les énergies renouvelables, la sécurité énergétique et alimentaire organisé du 1er au 3 avril qu’abrite le Centre international des conférences d’Alger, Abdellatif Rahal. A propos de ces enjeux, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a avancé dans son discours à l’ouverture des travaux de ce congrès que «l’Algérie doit relever les défis de la sécurité dans les domaines énergétique, alimentaire et hydrique, vu leur impact sur la croissance économique et le développement du pays».

Concernant le premier volet, le ministre a rappelé que son département «s’attelle à élargir la base des réserves de pétrole et de gaz à travers l’intensification des efforts d’exploration du domaine minier national, qui demeure «sous-exploité». Et de révéler dans ce sens: «L’Algérie dispose de ressources conventionnelles d’hydrocarbures d’un niveau appréciable dont une partie seulement a été traduite en réserves prouvées récupérables». Il a en outre expliqué que toutes ces ressources vont contribuer à la sécurité énergétique et leur mobilisation contribuera à la diversification du mix énergétique avec des effets positifs en matière de protection de l’environnement, dont la réduction de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre. Evoquant le mix énergétique, il dira que «les renouvelables, et singulièrement, le solaire, seront progressivement mobilisés en vue de leur déploiement à plus grande échelle à moyen terme». «Un des autres effets et non des moindres sera leur apport pour l’industrialisation du pays et sa diversification et modernisation économiques», a avancé le ministre. Sur le deuxième volet, il a souligné que la balance commerciale alimentaire de l’Algérie fait ressortir que le pays est largement déficitaire et dépendant des importations pour sa nourriture, notamment pour les produits de base, tels les céréales et le lait. «Ces importations accaparent une bonne partie des revenus d’exportation du pays», a-t-il précisé, tout en rappelant que «l’Algérie dispose, pourtant, d’un potentiel réel d’amélioration de sa production agricole, de rationalisation de son système de chaîne alimentaire et de maîtrise de sa consommation, notamment grâce au recours à la recherche et l’innovation. Concernant le défi relatif à l’eau, Mustapha Guitouni a fait valoir que les besoins en eau potable en Algérie sont caractérisés par une croissance forte dépassant celle de la démographie de par l’évolution du mode et de la qualité de vie, en plus des besoins agricoles. «A cela s’ajoutent les besoins des activités industrielles pouvant constituer de sérieuses contraintes pour le développement faute de disponibilité, notamment les industries grosses consommatrices d’eau» a-t-il observé.

Dans ce cadre, il a rappelé que dès l’année 2000, un vaste programme pour la réalisation de 13 stations de dessalement d’eau de mer pour satisfaire les besoins des populations, a été lancé pour une capacité de 2,5 millions de m3/jour. «Pour l’heure les 11 unités de dessalement d’eau de mer, en service, contribuent à la satisfaction de 20% des besoins de la population et de l’agriculture» a -t-il précisé.

Soulignons que le docteur Emile Malet, directeur du Fonds mondial de développement durable dans son exposé sous le thème «Les mobilités durables dans un contexte énergétique», a indiqué que «l’Algérie doit comme beaucoup d’autres pays envisager dès à présent des solutions pour sortir de sa trop grande dépendance vis-à- vis des hydrocarbures. C’est d’ailleurs à sa portée, compte tenu du potentiel existant en matière de ressources énergétiques renouvelables pour peu qu’on multiplie les investissement dans ce domaine».

Rappelons enfin que des ateliers ont été organisés lors de la première journée de ce congrès et où il a été question du financement des investissements des projets relatifs aux énergétiques et à leur efficacité. Au programme d’aujourd’hui, tout une série d’interventions est prévue avec en sus des ateliers qui vont se pencher sur les volets de la sécurité alimentaire et la valorisation énergétique.

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