Sécurité dans 11 wilayas du centre du pays: Attention au trafic de drogue et à la violence urbaine !

Sécurité dans 11 wilayas du centre du pays: Attention au trafic de drogue et à la violence urbaine !

L’inspecteur régional de la police, Rabah Mahmoud, a animé, en présence du directeur de la Sûreté de la wilaya d’Alger, Mohamed Bettache, une conférence de presse à la caserne du groupe d’intervention basée à Kouba pour présenter les activités des services de police de 11 wilayas du Centre du pays (Aïn Defla, Chlef, Médéa, Tipasa, Blida, M’sila, Djelfa, Alger, Boumerdès, Tizi-Ouzou et Bouira).

Le conférencier a entamé son intervention sur ce bilan par la rubrique de la criminalité et la délinquance du ressort de la police judiciaire. En termes du nombre d’affaires, cette criminalité a enregistré, l’année passée, sur un territoire de 81 814 km2 — des espaces urbains — où résident, selon les services de police — 12 988 197 personnes, une augmentation de 9,77%. En effet en 2017, les éléments de la PJ (police judiciaire) de ces 11 wilayas avaient pris en charge 90 485 affaires. En 2018, ce nombre a grimpé pour atteindre 99 325 affaires.

Dans ces affaires, sont impliquées 85 849 personnes des 11 wilayas et les policiers ont résolu 69 506 dossiers (69,98%). Les affaires d’agression contre les biens d’autrui sont les plus nombreuses en 2018 (33 121 affaires). Elles sont suivies des agressions contre les personnes (27 964), trafic de drogue (21 956), atteintes aux deniers publics (10 338), crimes économiques (3 977), atteintes aux mœurs (1 266) et

1 063 cas de cybercriminalité. Si l’on décortique le chapitre portant atteintes aux personnes – le cœur de la violence urbaine — l’on constate que les coups et blessures volontaires (CBV) sont en tête avec 14 632 affaires enregistrées, les menaces (9 384) et les homicides volontaires (44).

Au niveau de la criminalité économique, le bilan de l’inspecteur général enregistre une augmentation en 2018 (3 977) par rapport à 2017 (3 558) de 11,78%. Alger

(1 730 affaires), Blida (660), Tizi-Ouzou (389), Chlef (347) et Bouira (211) se partagent la mauvaise réputation. On peut parier sur d’autres augmentations dans les années à venir car le climat politique délétère et l’affaiblissement des institutions constituent le terrain où prospère cette criminalité.

Le trafic de drogue : l’explosion

Concrètement, le bilan de l’inspecteur de la police régionale allume les clignotants disant que le trafic de drogue connaît d’une part une forte augmentation et d’autre part, et c’est plus grave, qu’il s’installe dans le durée. Les policiers ont, en effet, enregistré une augmentation de 2017 à 2018 (plus de 49,18%). En chiffres, cela nous donne 14 476 affaires traitées en 2017 et ce chiffre fait un bond pour atteindre 21 956 affaires dans lesquelles sont impliquées 24 808 personnes. 802,42 kg de kif ont été saisis.

La crise économique qui sera de plus en plus sévère contre les franges fragiles de la population, le chômage en augmentation, la promiscuité, les pressions sociales, les injustices et les frustrations politiques et sociales n’arrangent rien. Inéluctablement, ces problèmes vont pousser cette criminalité.

Le terrorisme routier : la continuité

S’il y a bien une véritable continuité en Algérie, c’est bien celle qui fauche quotidiennement des vies humaines sur nos routes. La police des 11 wilayas citées plus haut, ont en effet, enregistré 192 morts dans les zones urbaines en 2018. Ce sinistre nombre était de 191 en 2017. Fort heureusement, l’on a enregistré une légère baisse sur le nombre de blessés. Ils étaient

5 354 en 2017 pour 4 540 accidents et ont reculé jusqu’à 5 078 blessés pour 4 377 accidents. Toujours dans le cadre de la délinquance routière, les policiers ont recensé en 2017, 24 997 délits. En 2018, ce nombre a fortement augmenté dans ces 11 wilayas pour atteindre 31 093 cas.

Violence urbaine et violence dans les stades : l’escalade

Dans le chapitre de la violence découlant des protestations et des émeutes, le nombre de ces manifestations a diminué. Il était de

1 714 en 2017 et est descendu jusqu’à 1 294 manifestations et émeutes. Par contre, il y a eu plus de violence. Et pour cause, si pour 1 714 manifestations survenues en 2017, les services de l’ordre ont déploré 14 policiers blessés et 568 citoyens dont 37 mineurs arrêtés, ce n’est pas le cas en 2018. Ils ont en effet recensé 154 dont 88 policiers blessés et 1 478 citoyens dont 26 mineurs arrêtés.

Les policiers font également face à un autre phénomène de violence en nette augmentation. Il s’agit de la violence dans les stades. Pour 2018, le bilan fait ressortir que les policiers antiémeutes sont intervenus 41 fois, souvent pour séparer les supporters de deux équipes. Au cours de leurs interventions, ils ont arrêté 1 005 personnes dont 48 mineurs. Durant ces 41 interventions, 38 personnes (dont 28 policiers) ont été blessées.

Questionné au sujet des policiers accusés de violence sur des personnes, l’inspecteur général a affirmé que les décisions administratives ne peuvent être prises contre ces agents fautifs de l’ordre qu’une fois la justice ait rendu son verdict dans les procès intentés contre ces fonctionnaires. Ce qui est normal. En fait, cette forme de violence va certainement en augmentation.

Plusieurs paramètres sportifs et sociaux en sont le terreau. D’une part, l’opinion publique en général et l’opinion sportive particulièrement observent avec indignation les magouilles qui régissent le football algérien et d’autre part, les maux sociaux et les difficultés économiques et sociales des jeunes mettent ces derniers dans une situation de colère. Les frustrations collectives sont difficiles à contenir.

Abachi L.