NEW YORK (Nations unies) – Le Conseil de sécurité de l’ONU a invité mercredi les pays du Sahel à créer des « unités spécialisées » chargées de mener des patrouilles conjointes pour renforcer la sécurité des frontières et juguler les menaces transnationales dans la région.
Dans une déclaration unanime, le Conseil se dit « préoccupé par la situation alarmante » au Sahel et par les activités de groupes terroristes tels qu’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Boko Haram au Nigeria et Ansar Dine ou le Mujao (Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest) au Mali.
Il s’inquiète aussi de « la gravité des menaces que font peser sur la paix et la sécurité les conflits armés, la prolifération des armes et la criminalité transnationale organisée », soulignant « les liens de plus en plus étroits » entre trafic de drogue et terrorisme.
En conséquence, le Conseil demande aux pays du Sahel « de renforcer la sécurité aux frontières et d’envisager la création d’unités spécialisées qui seraient chargées de mener des patrouilles pour juguler les menaces transnationales dans la région ».
Il encourage également « les partenaires internationaux à fournir un appui pour le renforcement des capacités de ces pays (…) à mener des patrouilles régionales » et à créer des centres de coordination et d’échange d’informations.
L’ambassadeur du Tchad à l’ONU, Mahamat Zene Cherif, à l’origine de cette déclaration, a ensuite expliqué à la presse qu’il fallait encore « étudier davantage les modalités pratiques (..) de ces patrouilles conjointes ».
Les pays du Sahel « ne peuvent pas prendre en charge à eux seuls les unités spéciales sur une longue période », a ajouté M. Zene Cherif, appelant les Nations unies à aider les pays de cette région.
L’ONU s’efforce de mettre sur pied une stratégie intégrée pour le Sahel combinant lutte anti-terroriste, assistance humanitaire et aide au développement, et de mobiliser deux milliards de dollars en 2014 pour venir en aide à 20 millions de personnes menacées de malnutrition dans la région.
Selon M. Cherif, le Tchad souhaitait que le bureau de l’émissaire de l’ONU pour le Sahel Hiroute Guebre Sellasie, actuellement à Dakar, soit transféré dans l’un des pays membres du Groupe des cinq pays du Sahel. Cette suggestion a été rejetée « pour des raisons économiques », a-t-il précisé.
Le Groupe des cinq avait créé en mai dernier une « plate-forme » de coopération sécuritaire pour lutter contre le terrorisme. Formé en février, il rassemble le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie.