Sécurité alimentaire : Une banque algérienne de gènes d’animaux et de végétaux en 2014

Sécurité alimentaire : Une banque algérienne de gènes d’animaux et de végétaux en 2014

La banque algérienne de gènes d’animaux et de végétaux devrait être opérationnelle en 2014. Pour cela, un comité sectoriel de valorisation des ressources génétiques, végétales et animales a été mis en place, jeudi, par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa.

« L’enjeu est très important. La question des ressources génétiques est l’une des questions centrales de la sécurité alimentaire », a souligné M. benaïssa. En effet, indique Hamid Hemdani, sous-directeur de la protection des patrimoines, la maîrise des ressources génétiques est une condition sine qua non pour assurer la sécurité alimentaire. « Dans les années à venir, l’enjeu mondial se jouera plus sur le plans des ressources génétiques que sur les plan industriel et pétrolier », observe-t-il. Pour lui, il faut à tout prix éviter la situation de 2007 lorsque l’Algérie, malgré ses moyens financiers, n’arrivait pas à s’approvisionner sur le marché mondial à cause de la crise alimentaire. « La maîtrise des ressources génétiques nous évitera également de recourir à des ressources génétiques étrangères.

Car celles-ci peuvent s’avérer une menace pour nous du fait que certains gènes malades sont à même de se déclarer au bout de dix ans, détruisant ainsi les terres d’une façon qui pourrait être irrémédiable », fait-il savoir. Ce comité aura pour mission de coordonner les actions pour la mise en œuvre de la stratégie du renouveau agricole et rural, via la maîtrise des ressources en faisant appel à des experts nationaux et internationaux. « Pour cela, il faut inventorier ce que nous avons déjà réalisé dans le domaine des ressources génétiques et fixer les ressources stratégiques pour coordonner les programmes de recherche et définir les menaces », précise M. Hemdani.

« Il est important de savoir ce que nous avons comme ressources, graines et espèces animales et examiner les banques des semences et d’embryons au niveau des instituts et centres de recherche », précise-t-il. D’ailleurs, dans le cadre de la coopération avec la FAO, l’Algérie a déjà élaboré trois rapports, deux sur les ressources végétales et un sur les ressources animales tandis qu’un quatrième est en cours sur les ressources génétiques forestières. Toutefois, ces statistiques ne sont pas figées car les caractéristiques génétiques évoluent. « Il faut donc actualiser régulièrement les inventaires », souligne Hemdani. Ce sont, en effet, les prérogatives de ce comité, constitué d’un sous-comité permanent chargé du suivi des orientations de la tutelle et d’un sous-comité opérationnel qui s’occupe des programmes de recherche, sous la direction de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique d’Algérie).

« C’est par le biais de ce sous-comité que la banque des données des ressources génétiques sera élaborée et la banque des gènes finalisée. Les travaux de cette banque sont entamés depuis 2000 et ne sont réalisés, jusqu’à présent, qu’à 70%. L’infrastructure est prête, il ne reste que les équipements et la formation du personnel », signale-t-il. Selon le directeur de l’INRA, Foued Chehat, la banque de gènes sera opérationnelle à partir de 2014. Le comité de la valorisation des ressources génétiques aura aussi pour mission de jeter les passerelles entre le monde de la recherche et le monde agricole. « C’est là l’objectif essentiel de ce comité, améliorer l’utilisation des ressources génétiques, avec l’implication des agriculteurs, via une formation continue et de la sensibilisation. Car c’est en utilisant les ressources qu’on les préserve », conclut-il.

Farida Belkhiri