Sécurité aérienne : L’Europe envisage de proposer une une liste noire mondiale

Sécurité aérienne : L’Europe envisage de proposer une une liste noire mondiale

La création d’une liste noire aérienne mondiale sera proposée prochainement par l’Union européenne (UE) à ses partenaires de l’International Civil Aviation Organization (Icao).

C’est ce qu’a annoncé, mardi, le commissaire européen aux Transports, Antonio Tajani, après l’ accident d’un Airbus de la Yemenia au large des Comores, faisant 152 morts.

« Mon idée, c’est de proposer une liste noire mondiale semblable à celle utilisée dans l’UE », a-t-il précisé.

Le commissaire aux Transports a par ailleurs indiqué que Yemenia ne faisait pas partie de la liste noire européenne, car la compagnie yéménite avait passé tous les contrôles réglementaires dans l’UE.

« Mais l’avion a été changé à Sanaa », a-t-il fait remarquer, ajoutant qu’il allait contacter les responsables de la compagnie pour obtenir des détails de l’accident et contrôler le niveau de sécurité appliqué avant la publication d’une liste noire européenne actualisée dans les prochaines semaines.

Efforts

Si elle n’était pas sur liste noire, la compagnie yéménite était néanmoins sous surveillance de l’Union européenne, et l’EASA ( European Aviation Safety Agency) lui avait retiré l’autorisation d’assurer la maintenance des appareils enregistrés dans l’UE.

Toutefois, l’Airbus A310-300 de la Yemenia avait été « exclu » du sol français pour « irrégularités » il y a quelques années, a indiqué mardi le secrétaire d’État français aux Transports, Dominique Bussereau.

Par ailleurs, « une grande conférence sur le plan européen de sécurité sera organisée le plus vite possible afin d’évaluer et d’améliorer les besoins de formation de tous les acteurs, notamment les pilotes et les contrôleurs », a promis Antonio Tajani.

Et de poursuivre : « alors que le niveau de sécurité aérienne en Europe est très élevé, il n’est pas contesté que plusieurs actions peuvent être entreprises pour l’améliorer ».

L’effort portera sur « les opérateurs des pays tiers », a-t-il précisé.

Au total, 66 Français se trouvaient parmi les 153 passagers et membres d’équipage à bord de cet Airbus A310.

Ils avaient embarqué lundi dans un autre avion de Yemania, un Airbus A330-200, qui effectuait une liaison entre Paris, Marseille et Sanaa au Yemen.

Les passagers ont alors changé d’appareil et embarqué sur un A310 pour la fin de leur parcours vers Djibouti, puis Moroni, aux Comores.

Les opérations pour rechercher d’éventuels survivants ont repris mercredi. Pour l’heure, seule une adolescente de 13 ans a été retrouvée vivante.

L’accident de l’appareil de la Yemenia survient moins d’un mois après la chute d’un A330 d’Air France, le 1er juin, entre le Brésil et la France.