Secteur informel, Près de la moitié du commerce est concerné

Secteur informel, Près de la moitié du commerce est concerné

Les transactions commerciales sans facturation ont atteint la barre des 51 milliards de dinars annuellement, selon les estimations du ministre du Commerce, Amara Benyounes.

Intervenant hier lors d’une journée d’étude consacrée au marché informel, le ministre du Commerce a indiqué que les opérations de contrôle des pratiques commerciales se sont soldées, au titre des quatre dernières années, par la mise au jour d’un chiffre d’affaires dissimulé de transactions commerciales sans factures pour un montant globale de 206,5 milliards de dinars, soit une moyenne de 51 milliards de dinars par an. Ainsi, il a nié en bloc les chiffres avancés par les intervenants faisant état de 45 % du marché national est dominé par le marché informel.

Cependant, il a reconnu que le marché informel est un sujet très sensible dont son département peine à déterminer tous les contours afin de pouvoir trouver les solutions idoines. Selon les chiffres avancés par Amara Benyounes, plus de 1 700 000 opérateurs sont inscrits au registre du commerce, à la fin de mois de décembre 2014.

Sur les 1 700 000 commerçants inscrits au registre du commerce à l’échelle nationale, il y a eu 91,1% immatriculations recensées en personnes physiques et 8,9% constituées en personnes morales ou sociétés, relève le ministre du Commerce. Le nombre d’opérateurs économique en activité représente un taux de 4,3%, soit un commerçant pour 23 habitants.

En ce qui concerne le commerce extérieur, Amara Benyounes accuse le secteur privé d’être derrière le blocage de cette activité. Selon ses dires, la majorité des commerçants inscrits dans l’activité de «importexport » sont des opérateurs privés souvent sans qualification ni savoir-faire, et ne disposant pas d’infrastructures adéquates pour l’exercice de ce genre d’activité, a-t-il soutenu.

Pour lui, le passage d’une situation de monopole et de pénurie à une situation de concurrence et d’abondance a été accompagné d’une émergence de pratiques frauduleuses et anticoncurrentielles à l’origine de la prolifération d’une économie parallele et informelles. Concernant les marchés informels éradiqués depuis le lancement de cette opération d’assainissement, en août 2012, Hadji Abdenour, directeur des études au ministère du Commerce, a fait savoir que près de 64% des marchés informels, ont été éradiqués jusqu’à la fin 2014 sur les 1 368 marchés informels recensés à l’échelle nationale.

En outre, sur les 41 616 intervenants dans ces marchés illégaux, 18 878 ont été réinsérés dans de nouveaux marchés de proximité pour y exercer en toute légalité, soit 45%. Toutefois, a précisé le même responsable, il a été observé la réapparition de 103 marchés informels qui avaient été auparavant éradiqués dans les wilayas, respectivement, d’Alger (57 marchés réapparus), Tébessa (15), Blida (13), Aïn Defla (2) et Tiaret (1).

La résurgence de ces marchés est notamment générée, selon M. Hadji, par les retards liés à la livraison des infrastructures de commerce destinées à l’insertion des commerçants informels. Le secteur de l’informel en Algérie représente environ 40% du Produit national brut (PNB), selon les chiffres présentés lors de cette journée. Cependant, des experts ont estimé que ce chiffre ne reflétait pas l’ampleur de l’informel en raison du manque d’outils de statistiques capables de mesurer avec précision, selon eux, ce «phénomène abstrait».

L.A.R.