La problématique du transport urbain et suburbain a été au menu d’une réunion de travail, hier, au ministère des Transports, entre le ministre, Boudjemaâ Talaï, et les directeurs des transports de wilaya et des Etus. Selon les données présentées à l’occasion, le transport urbain et suburbain en Algérie est dominé à 90% par les opérateurs privés en plus des Etus de wilaya.
Il a été relevé durant la réunion que ce mode de transport est caractérisé principalement par une anarchie dans la délivrance des lignes de transport à cause de l’absence d’un plan national de transport, d’où la saturation de certaines lignes et destinations, alors que d’autres connaissent un déficit. En outre, la loi actuelle sur le transport terrestre n’est appliquée que partiellement faute de certains textes d’application. Ce qui freine le développement de ce mode de transport, est-il expliqué. Le manque d’infrastructures d’accueil des passagers comme les stations de bus et les gares routières, ainsi que la vétusté du parc de bus figurent aussi parmi les points soulevés lors de cette rencontre. Suite à ce constat peu reluisant dressé pour le secteur, le ministre des Transports, intervenant lors de la réunion, a appelé à une nouvelle organisation des Directions des transports de wilaya (DTW), ainsi que des Établissements de transports urbain et suburbain (Etus) pour remédier à la situation “catastrophique” du transport routier en Algérie. “On est malade dans le transport ferroviaire et dans le transport aérien, mais pour le transport routier c’est une catastrophe (…)”, a-t-il souligné, imputant cette situation à un problème d’organisation et de manque de réglementation. “J’ai remarqué que chaque DTW est organisée à sa manière, son conseil d’administration n’a pas de feuille de route et il n’y a pas une coordination entre les différentes directions”, a constaté le premier responsable du secteur.
Le ministre a appelé à une nouvelle organisation des DTW, ainsi que des Etus pour redresser le secteur, et contribuer, par conséquent, à l’amélioration du cadre de vie du citoyen et au développement économique du pays. “En premier lieu, on va essayer d’avoir la même organisation dans toutes les DTW avec les mêmes organigrammes, règlements intérieurs et procédures pour pouvoir détecter les anomalies et les vrais problèmes du secteur”, a souligné M. Talaï. “Si on arrive à régler le problème de l’organisation, les résultats arriveront tout de suite (…). En outre, il y a des choses simples à faire qui peuvent nous conduire à régler 50% des problèmes en les exécutant d’une manière rigoureuse”, a-t-il estimé. M. Talaï a souligné, également, la nécessité d’agir en amont pour régler, notamment, les problèmes dans l’affectation des lignes de transport, caractérisée par une “anarchie totale” à cause de l’absence d’un plan national de transport, l’octroi des permis de conduire, ainsi que les problèmes liés à l’ouverture des auto-écoles.
Pour le ministre, ouvrir une auto-école nécessite une formation dans le domaine, et non pas un diplôme universitaire dans des spécialités qui n’ont aucune relation avec le métier. D’où la nécessité de revoir la procédure qui oblige le gestionnaire d’auto-école d’avoir une licence ou engager une personne qui en est titulaire.
Il a également insisté sur les corrections au procédé d’octroi des agréments du service taxi et la formation des conducteurs de bus, notamment ceux du secteur privé.
R. N./APS