Secteur des hydrocarbures en 2009 : Entre tempête judiciaire et ambitions gazières

Secteur des hydrocarbures en 2009 : Entre tempête judiciaire et ambitions gazières

Dans le secteur des hydrocarbures en Algérie, l’année 2009 et les premiers mois de l’année 2010 ont été marqués par trois éléments majeurs qui sont la tempête judiciaire qui a bouleversé la Sonatrach, une activité d’exploration avec des hauts et des bas et le lancement de plusieurs projets gaziers», a relevé Pétrole et Gaz Arabe.

PGA a indiqué que si le début de l’histoire de la crise au sommet de la compagnie nationale Sonatrach est connu, «la fin n’est pas écrite ».

PGA rappelle qu’en janvier 2010, suite à une enquête sur des malversations dans l’octroi de contrats et de marchés, le P-DG de la Sonatrach, M. Mohamed Meziane, et trois des quatre vice-présidents du groupe ont été mis en examen par un juge d’instruction et ont donc été écartés de leurs fonctions, « au moins temporairement, en théorie ».

Le seul des vice-présidents qui n’ait pas été mis en cause par la justice, M. Abdelhafid Feghouli, qui supervisait les activités Aval, a été promu en janvier P-DG par intérim et d’autres cadres supérieurs de l’entreprise ont été choisis pour occuper les quatre vice-présidences que compte l’organigramme du groupe.

« Les postes de vice-président sont très importants à la Sonatrach car les personnes qui les occupent sont chargées de la direction d’une activité du groupe, au sens de branche, c’est-à-dire l’amont, l’aval, le transport par canalisations et la commercialisation », souligne PGA, expliquant que, « remplir les cases vides d’un organigramme est nécessaire mais n’est pas suffisant ».

La nouvelle équipe de direction du groupe, précise PGA, « a pris les rênes dans des conditions de précipitation qui lui rendent cette lourde tâche très difficile et, de plus, le contexte actuel ne favorise pas la sérénité dans la prise de décision. Les enquêtes en cours se poursuivent et on imagine aisément à quel point ceux qui doivent prendre la responsabilité de l’octroi de contrats et de marchés le font avec le sentiment très fort d’avoir au-dessus de la tête une épée de Damoclès ».

« Certes, une grande entreprise ne se réduit jamais à quelques personnes, quels que soient leurs rangs et leurs fonctions, mais il est impossible que ce qui s’est passé hier et ce qui pourrait se passer demain n’aient pas un impact négatif, au minimum en termes de ralentissement, sur le processus de prise de décision dans un secteur industriel et, plus largement, dans un monde dans lequel les évolutions sont de plus en plus rapides.

Personne ne peut par ailleurs estimer le temps qu’il faudra à la justice algérienne pour boucler des dossiers d’une grande complexité et pour passer en revue une myriade de contrats », affirme PGA.

« La Sonatrach va donc rester, pendant un nombre de mois indéterminé, sous le feu des projecteurs et ce coup porté à son image et à sa crédibilité ne doit pas être sous-estimé dans ses conséquences, y compris dans la durée », soutient PGA, estimant que l’activité d’exploration a connu des résultats contrastés depuis la fin 2008.

« Après quelques années d’interruption due à l’adoption de la loi de 2005 sur les hydrocarbures, aux amendements apportés à cette loi dès 2006 et à tout le travail requis par sa mise en œuvre, les appels d’offres internationaux ont repris en 2008.

Mais, si l’on regarde le nombre de permis attribués par rapport au nombre de permis offerts, les deux derniers appels d’offres, qui ont été clos en décembre 2008 (quatre permis attribués sur les seize offerts) et en décembre 2009 (trois sur dix), affichent les résultats les plus mauvais depuis le lancement du premier appel d’offres en 2000 », rapporte la revue Pétrole et Gaz arabe.

A Alger, indique PGA, on avance surtout les contrats signés au début 2009 et au début 2010 suite à deux appels d’offres et qui portent sur des projets importants pour le pays, « notamment l’octroi du permis gazier d’Ahnet à Total et à la firme portugaise Partex qui vont travailler avec la Sonatrach.

« Toujours en matière d’exploration, la principale bonne nouvelle est que le nombre de découvertes se maintient à un niveau élevé. Sur la période allant de 2006 à 2009, soit quatre années, le total s’établit à 72, dont 20 en 2006, 20 en 2007, 16 en 2008 et 16 à nouveau en 2009.

Pour l’Algérie, il y a là une carte importante à jouer en matière d’attractivité car c’est la confirmation que son potentiel d’exploration demeure tout à fait intéressant», rapporte PGA. La troisième grande tendance de la période 2009-2010, dans le secteur des hydrocarbures en Algérie, selon PGA, est le lancement de plusieurs projets gaziers ».

PGA cite, notamment, la construction des installations de traitement de Gassi Touil et de Rhourde Nouss, à celle du gazoduc GK3, à la récupération du gaz associé à Haoud el-Berkaoui, au développement des permis gaziers de Touat (GDF Suez/Sonatrach) et de Timimoun (Total/Sonatrach) ainsi que du bloc 405b (Eni/Sonatrach).

Le développement pétrolier d’El Merk, dans le bassin de Berkine, est bien sur les rails, ajoute PGA, «puisque tous les grands contrats ont été attribués et les champs regroupés dans ce gros projet, dont le coût est à présent estimé à 3,8 milliards de dollars, devraient entrer en production vers la fin 2011 avec une capacité de production de liquides de 160 000 b/j et de gaz de 600 millions de pieds cubes par jour».

Kezoul L.