Secteur des assurances en Algérie : un marché insignifiant

Secteur des assurances en Algérie : un marché insignifiant
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Le secteur algérien des assurances est en croissance continue, mais sa contribution au financement de l’économie demeure, par contre, insignifiante, avoue le secrétaire du Conseil national des assurances Abdelmalek Benbouabdellah qui estime que ce marché « encore naissant » dispose d’un fort potentiel.

Lors de la rencontre tenue hier au forum économique d’El Moudjahid , Abdelmalek Benbouabdellah, secrétaire du Conseil national des assurances (CNA), a déclaré que le secteur des assurances enchaîne les bons résultats depuis l’année 1995, date de son ouverture au privé. Cependant, avoue-t-il, sa contribution pour le financement de l’économie demeure insignifiante, elle ne dépasse pas 1%, alors que la moyenne mondiale est de 50%.



Selon le SG, en 2011, un chiffre d’affaires de 86,100 milliards de dinars a été réalisé, un chiffre appelé à connaître une croissance beaucoup plus importante en 2012, suite à l’arrivée des compagnies spécialisées en assurance des personnes, mais aussi au lancement de plusieurs projets d’investissement nécessitant une couverture en matière d’assurance.

Un chiffre d’affaires qui se caractérise aussi par une évolution systématique constante en termes de valeur, mais relativement à sa pénétration dans le produit intérieur brut, son taux reste faible, voire insignifiant puisque inférieur à 1%.

Ces très faibles performances des réalisations du secteur des assurances, dominées par les compagnies d’assurances publiques, s’expliquent notamment par l’incohérence de politiques plus préoccupées du court terme que de la promotion d’un développement durable à long terme.

Selon lui, il n’y a qu’à comparer nos réalisations avec ce qui se fait chez notre voisin de l’ouest ou encore en Afrique du Sud, pour ne citer que ces deux exemples, pour que soit bien mise en évidence la problématique de la valorisation du marché des assurances en Algérie.

Le marché des assurances est encore « naissant » en Algérie, mais il a un fort potentiel, nuance l’orateur. L’assurance dommages, notamment automobile, représente une part importante de ce marché (50%), tandis que l’assurance des personnes est en phase de démarrage. Interrogé par ailleurs au sujet des 16 courtiers de réassurance étrangers autorisés récemment à exercer sur le marché algérien, Abdelmalek Benbouabdellah considère que leur autorisation répond au souci d’élargir le champ commercial des sociétés d’assurances.

Malgré un potentiel appréciable, l’absence d’une culture de prévoyance chez une écrasante majorité de la population algérienne et la faiblesse du pouvoir d’achat privent le marché national des assurances d’importantes ressources. Les assureurs nationaux publics ou privés doivent redoubler d’efforts à l’effet d’assurer les conditions d’un marché favorisant une croissance réelle, auquel pourraient s’adosser les leaders mondiaux.Un challenge qui ne peut être relevé sans la stimulation de l’activité par la diversification des produits d’assurance, avec en particulier la promotion des assurances des personnes.

Sandra Touat