Alors que l’heure est à l’urgence de réfléchir à limiter les dépenses publiques, suite à l’effondrement des cours du pétrole, les Pouvoirs publics n’ont rien changé de leurs agendas concernant la réalisation de projets aux budgets faramineux, programmés depuis belle lurette.
Les projets en question sont envisagés et programmés à la base d’un pétrole cher, en temps des caisses gonflées par la rente, mais ce n’est plus le cas. Toutefois, en conséquence de la baisse des cours de l’or noir, les calculs deviennent de plus en plus compliqués. Mais il semble que les autorités ne voient pas les choses avec les mêmes yeux que les experts en la matière, qui dénoncent l’attitude dépensière, notamment dans les secteurs qui ne sont pas dans la mesure de créer des richesses en retour, contrairement aux investissements dans les secteurs industriel et touristique, à titre d’exemple.
C’est le cas notamment du secteur de l’immobilier où plusieurs dizaines de projets sont lancés dans le cadre de logement pour tous, mais qui tardent tout de même à avoir le jour.
Malgré en effet, ce climat d’incertitude sur l’applicabilité de la Loi de Finance 2015, depuis que les cours de l’or noir ont connu une chute, le premier responsable du secteur de l’habitat déclare que les projets annoncés seront réalisés comme prévus. « La chute du prix du pétrole n’aura pas de répercussions négatives sur la réalisation des programmes d’habitat prévus durant le prochain quinquennat », « le programme d’habitat décidé par les Pouvoirs publics, « destiné à venir à bout d’ici au premier trimestre 2019, de la crise du logement en Algérie, sera réalisé dans sa totalité », a déclaré dimanche dernier, Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, lors d’une visite de travail à Constantine. Depuis le début de la précédente décennie, on a annoncé déjà le lancement du projet de réalisation d’un million de logements, mais d’aucun ne peut confirmer est-ce que ce million de logements a-t-il été réellement réalisé ou non, sachant que la demande actuelle avoisine 1,6 millions de requêtes. Si on a réalisé un million de logements, logiquement la demande sera très inférieurement au chiffre (1,6 millions) annoncé par le ministre de l’Habitat depuis Constantine. » L’Algérie compte 1,6 millions de demandes « réelles » de logement, recensées dans toutes les communes du pays « , a-t-il affirmé. Force est de constater que la démarche du logement n’est pas totalement claire, d’autant que l’Etat, selon le même responsable, » livre annuellement entre 250.000 et 300.000 logements, tous segments confondus « , mais sans que la crise connaît une fin. Toutefois, signalons que les projets dans le secteur de logement sont programmés et inscrits à la base d’un pétrole cher. Pour preuve, le ministre de l’Habitat a indiqué également lors de sa visite à Constantine que » que 98 % du programme d’habitat inscrit en Algérie dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014 a été lancé en travaux. »
M.K.