Secteur de l’énergie : Le privé national invité à investir

Secteur de l’énergie : Le privé national invité à investir
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Le ministre de l’Énergie, Yousef Yousfi, a appelé récemment les entreprises algériennes à contribuer à la mise en œuvre des différents programmes de développement initiés par le secteur pour les cinq prochaines années.

S’exprimant lors d’une rencontre destinée à la présentation, aux organisations patronales et aux entreprises algériennes, des programmes de développement du secteur de l’énergie, M. Yousfi a affirmé que “le contexte actuel nécessite la mobilisation de toutes les potentialités nationales industrielles et humaines pour la concrétisation des objectifs de développement du secteur”.



À travers cette annonce, il ressort que les autorités du secteur veulent faire contribuer davantage les entreprises privées dans la réalisation des programmes de développement du secteur. Au cours de ces dernières années, les appels à l’implication des entreprises nationales  privées dans la mise en œuvre du programme de développement économique via les différents projets lancés par le gouvernement se sont multipliés. D’ailleurs, le concept de la préférence nationale a été clairement mis en exergue dans le code des marchés publics qui a subi au cours de ces dernières années de nombreux remaniements.

Cette ouverture du secteur annoncée par le ministre de l’Énergie est autant audacieuse qu’elle concerne des créneaux fermés jusqu’à maintenant. À savoir, le forage des puits d’exploration et de développement, l’acquisition de sismique 2D et 3D, la réalisation d’installations et d’équipements de production, et les projets d’infrastructures pétrolières.

L’objectif de Sonatrach étant d’impliquer, d’une manière effective et tangible, l’outil national dans l’exécution de son programme d’investissement sur toute la chaîne des hydrocarbures. Le programme de développement initié par le groupe Sonatrach pour la période 2015-2019 prévoit, entre autres, une trentaine de projets de traitement, dont 18 pour le gaz naturel et 11 pour le pétrole brut, le forage de 260 puits par an ainsi que la réalisation de 26 000 km²/an de sismique 3D et 10 000 km² de sismique 2D. En plus de Sonatrach, cette ouverture concerne également les programmes de développement de Sonelgaz, des énergies renouvelables, ainsi que de la maîtrise de l’énergie. Il faut dire que les chantiers sont colossaux.

S’agissant de la distribution d’électricité et de gaz naturel, la puissance électrique installée sera de l’ordre de 32 200 MW à l’horizon 2019 avec une progression moyenne de 15% par an et 10 millions d’abonnés. Parallèlement, le réseau de transport de gaz naturel passera à 26 630 km en 2019 contre 19 000 km actuellement, permettant de porter le nombre de clientèle à près de 6 millions d’abonnés sur la même échéance. Concernant le programme de développement des énergies renouvelables, il est prévu de produire 22 000 MW d’électricité d’origine solaire ou éolienne sur la période 2015/2030, dont plus de 4 500 MW réalisable d’ici 2020.

En matière d’efficacité énergétique, le programme porte sur l’introduction de l’isolation thermique sur 100 000 logements/an. La diffusion de 10 millions de lampes basse consommation (LBC) par année et la diffusion de chauffe-eau solaires à raison de 200 000 m2/an. La concrétisation des objectifs assignés devrait permettre d’économiser jusqu’à 93 millions de tonnes équivalent pétrole et d’éviter l’émission de 193 millions de tonnes de CO2 sur une période de 15 ans.

Au jourd’aujourd’hui, la part des marchés accordés aux entités nationales reste faible.  Nombreuses sont les entreprises algériennes à se plaindre de leur marginalisation au profit des sociétés étrangères.

Cette décision d’ouvrir le secteur de l’énergie au privé national ne peut être que bien accueillie. Gageant juste qu’elle soit accompagnée de mesures à même de rendre cette implication du privé national dans le secteur effective.