Secteur de l’éducation, Le conflit s’envenime

Secteur de l’éducation, Le conflit s’envenime

La grève s’est poursuivie hier pour le deuxième jour d’affilée dans le secteur de l’éducation nationale. Ce mouvement de contestation initié par le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) et l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) n’est pas prêt de connaître son épilogue et risque de s’installer dans la durée.

En effet, dans un communiqué signé par son porte-parole Meziane Meriane, le Snapest indique qu’il va tenir les assemblées générales des professeurs à travers les différents établissements scolaires du cycle secondaire pour décider de la suite des événements au cas où la tutelle va continuer à faire la sourde oreille.

Ce syndicat assure que plusieurs lycées et enseignants ont rejoint le mouvement de protestation et que le taux général de participation du cycle secondaire a augmenté à 65,72% durant le deuxième jour alors qu’il était de l’ordre de 63% durant le premier jour. Ainsi, il regrette les déclarations de la tutelle qui a communiqué un chiffre « utopique » sur le taux de participation durant le premier jour (11%). Il précise que les taux les plus élevés ont été enregistré à Tipaza 86%, Oran 80%, Tamanrasset 78%, El Bayadh 77%, Tiaret 75% et Ouargla 64%.

De son coté, l’Unpef assure que le mouvement de grève continue dans les 48 wilayas. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, ce syndicat précise que le taux de suivi varie entre 40 et 90%. Les taux de participation les plus élevés ont été enregistrés à Tlemcen (90%), Tissemssilt (82%), Guelma (80%) et Médéa (79%), ajoute la même source.Tout comme le Snapest, l’Unpef dénonce le taux de participation avancé par le ministère de l’éducation qui continue d’opter pour la politique de la « fuite en avant ». Pour rappel l’Unpef a lancé une grève d’une semaine renouvelable alors que le Snapest a lancé une grève de deux jours reconductible.

LE MINISTÈRE DÉMENT TOUTE RUPTURE DE DIALOGUE AVEC LES SYNDICATS

De son côté, le ministère a encore une fois réagi et s’est dit surpris par le maintien de ce mouvement de protestation. Invité de la rédaction de la chaîne 3, le chef de cabinet au ministère de l’Éducation nationale, Abdelmadjid Hadouas assure que le département d’Abdelatif Baba Ahmed n’a jamais fermé la porte du dialogue avec ses partenaires sociaux qu’il a d’ailleurs accueillis les 21 et 22 janvier derniers pour discuter des différentes doléances du secteur de l’éducation nationale.

«Nous avons été surpris par ce mouvement de grève du moment que les discussions et le dialogue avec l’ensemble des syndicats n’ont pas cessé. Depuis le mois d’avril dernier, le secteur a connu une série de rencontres», a-t-il indiqué. Toujours selon le même responsable, après que le ministère ait reçu les préavis de grève, les deux syndicats ont été invités et ont passé toute une journée à dialoguer avec le ministère qui a essayé de les convaincre tout en énumérant tous les acquis du personnel de l’éducation.

Il ajoute que le mouvement de grève est d’autant plus incompréhensible après que le ministre a décidé d’appliquer le statut particulier de 2012 avec une prise en charge des revendications concernant le logement professionnel et les primes pour le personnel du Sud et des Hauts- Plateaux. Indiquant que les revendications relevant du secteur sont prises en charge, il a fait savoir que, la mouture finale du statut de 2012 qui est en cours de traitement, sera présentée au gouvernement une fois qu’elle sera achevée.

LE CNAPEST VA ÊTRE DE LA PARTIE

A noter que, le Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest élargi), va également se joindre à la protesta du secteur de l’éducation. Il a annoncé une grève d’une journée renouvelable automatiquement, à partir de mardi 4 février prochain. La grève a été décidée par le conseil national du syndicat qui s’est réuni, samedi à Alger, en présence des représentants de 41 wilayas, a indiqué le Cnapest dans un communiqué rendu public avant-hier. Il est expliqué que le recours à la grève intervient après que le ministère de tutelle eut refusé de tenir ses engagements quant à la satisfaction des revendications du syndicat.

Au nombre de dix, ces revendications portent, entre autres, sur l’actualisation des primes de zone avec effet rétroactif à compter du premier janvier 2008, la réintégration des enseignants licenciés et l’application des lois relatives à la médecine du travail. Le Cnapest a demandé également à la tutelle de mettre un terme à «l’harcèlement» dont font l’objet les syndicalistes et d’accélérer la mise en place de la commission chargée de l’inventaire des biens des oeuvres sociales, at- on ajouté de même source.

Younes Guiz