L’Algérie cherche à investir massivement dans l’amélioration des infrastructures du pays, ainsi que dans des projets visant à offrir un logement moderne à tous ses habitants – un investissement qui s’inscrit dans le cadre d’un programme financé par l’Etat dont l’objectif est de diversifier l’économie et de renforcer les services sociaux » souligne Oxford Business Group.
Le cabinet d’intelligence économique londonien Oxford Business group (OBG) estime que le secteur de la construction, en Algérie, devrait se porter encore mieux, en 2010.
Dans son dernier briefing sur l’Algérie publié, avant-hier, Oxford Business Group relève que, bien que l’économie algérienne ait quelque peu connu un ralentissement en 2009, avec un PIB progressant de tout juste 2%, soit moins qu’au cours des dernières années, le secteur de la construction est quand même parvenu à enregistrer une croissance de plus de 3% au cours des 12 derniers mois.
« L’Algérie cherche à investir massivement dans l’amélioration des infrastructures du pays, ainsi que dans des projets visant à offrir un logement moderne à tous ses habitants – un investissement qui s’inscrit dans le cadre d’un programme financé par l’Etat dont l’objectif est de diversifier l’économie et de renforcer les services sociaux » souligne Oxford Business Group.
Evoquant, le prochain programme quinquennal, OBG, rappelle que le gouvernement débloquera 1.113 milliards d’euros en vue d’améliorer les infrastructures et ainsi répondre aux besoins du peuple algérien et soutenir l’économie.
« Le programme a notamment pour objectif de créer jusqu’à trois millions d’emplois et de construire deux millions de logements. En outre, il prévoit des investissements à plus grande échelle afin d’améliorer la santé, l’éducation et les services publics » précise le document.
Du coup, prévoit OBG, le secteur de la construction devrait se porter encore mieux en 2010 et au-delà, et ce, grâce aux dépenses accrues de l’Etat. « Alors qu’une longue période de pleine activité attend le secteur de la construction, ce dernier ne doit pas se montrer trop confiant.
En effet, le vaste programme de construction est certes financé par le gouvernement et procurera de l’ouvrage au secteur au cours des prochaines années, mais l’Etat a, quant à lui, mis la barre plus haut en termes de normes que les entreprises de construction locales et étrangères ont à respecter » avertit OBG.
A la mi-mars, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a annoncé que parmi les nouveaux règlements auxquels devra se plier le secteur de la construction figureraient des normes de construction plus élevées pour les projets d’infrastructure, comme la construction de routes, de ponts et de rocades, afin de s’assurer que ces derniers résistent en cas de séisme.
Les nouveaux règlements entreront en vigueur cette année, et seront conformes aux normes internationales, tout en tenant compte des caractéristiques spécifiques de l’activité sismique de diverses régions du pays, a déclaré le ministre.
Le gouvernement cherche également à mettre en place un nouveau code de construction pour les structures résidentielles et commerciales, conformément à ses efforts visant à répondre aux besoins en matière de logement d’une population grandissante et d’un secteur des services et des entreprises en pleine croissance.
En Algérie, le parc immobilier date en grande partie d’une dizaine d’années, et certains bâtiments ont été construits à l’ère coloniale, une époque à laquelle les techniques d’ingénierie ne faisaient pas appel à l’utilisation de matériaux modernes, ni ne comprenaient l’importance de protéger les édifices contre les événements sismiques.
« Bien que l’Algérie dispose d’un code de construction strict, de nombreux édifices récemment construits dans les principales villes du pays ne répondent pas aux normes actuellement en vigueur et seront loin d’être conformes aux nouveaux règlements » estime OBG, relevant que ces résidences ont poussé comme des champignons dans la périphérie d’Alger et des autres villes, au cours des 20 dernières années.
« Ces logements privés ont été construits afin de répondre aux besoins des vagues d’immigrants en provenance des communautés rurales. Ce sont là ces mêmes nouveaux arrivants dans les villes que le gouvernement cherche à offrir un logement convenable, des services et un emploi », rapporte le cabinet Londonien.
A la fin mars, le ministre de l’Hébergement, Noredine Moussa, a annoncé que l’Etat fournirait 12.000 logements d’ici le mois d’octobre aux familles vivant dans les bidonvilles de la capitale et d’autres villes.
Selon les chiffres avancés par le Gouvernement, la ville d’Alger renferme à elle seule 45.000 logements hors normes, un chiffre que l’Etat souhaite voir tomber à zéro d’ici la fin du plan quinquennal. « En outre, les entrepreneurs devront participer à la campagne gouvernementale lancée par le Président Abdelaziz Bouteflika afin d’éradiquer la corruption.
Cette participation est particulièrement importante pour les entreprises qui cherchent à décrocher des contrats octroyés dans le cadre du nouveau plan quinquennal, dans la mesure où des scandales de corruption ont entaché divers projets lors du précédent programme » souligne OBG.
D’après des rapports publiés par les médias début mars, les entreprises étrangères engagées dans des projets d’infrastructure et celles qui projettent de répondre aux nouveaux appels d’offres doivent s’engager par écrit à ne pas verser des pots-de-vin aux responsables du gouvernement impliqués dans le processus d’appels d’offres, ou à ne pas influencer ces derniers.
« Avec des milliards de dollars de nouveaux contrats destinés à la construction de nouveaux logements, des projets d’infrastructures et des travaux de construction mis sur le marché algérien, il est dans le plus grand intérêt des entrepreneurs étrangers de s’engager à respecter ces conditions » estime Oxford Busines Groupe.
Kezoul L.