Qui se cache derrière le “conflit” Ouyahia-Ould Abbès?

Qui se cache derrière le “conflit” Ouyahia-Ould Abbès?

Quoi qu’ils affichent un niet catégorique lors de diverses sorties, il semblerait que rien ne puisse cacher le combat que se livrent Ould Abbès et Ahmed Ouyahia.

Si le premier a profité d’une rencontre avec les élus de son parti à l’Ouest du pays pour revenir sur la « tripartite dite non-officielle », le second a tenu, lui, à rassurer les siens sur son avenir à la tête de l’Exécutif.

En effet, des observateurs ont perçu la rencontre à laquelle avaient pris part Ould Abbès, Sidi Saïd (UGTA) et Haddad (FCE/Patronat) comme une « offensive  » du vieux parti à l’encontre de Ahmed Ouyahia suite à ses décisions controversées et hâtives en faveur d’ouverture du capital des entreprises publiques à l’actionnariat privé et la limitation du nombre des opérateurs d’assemblage de véhicules.

Ould Abbès n’a haussé le ton contre le Premier ministre qu’une fois que celui-ci ait décidé de geler une instruction qui limitait à dix (10) le nombre d’opérateurs de montage de véhicules. Une décision qui pourrait être interprétée par l’intérêt qu’obtiendraient des parties du gel des décisions émanant du Premier ministère.

La revendication du secrétaire général de l’ex-parti unique devenait plus claire dès lors qu’il ait décidé de déclarer la guerre à son rival, et insisté sur le statut de son parti qui n’est point, à ses yeux, un simple chiffre dans l’équation politique.

« Dorénavant, le gouvernement doit concerter avec nous », c’est en tout cas ce qu’avait déclaré le patron du FLN, sachant que la réunion de la tripartite a débouché sur des décisions qui n’étaient visiblement pas du goût de sa formation et de quelques influents dans l’appareil décisionnel.

Ce n’est un secret pour personne que le FLN est le « parrain » du secteur public et un fervent opposant au libéralisme, sachant qu’Ouyahia avait déclenché le processus de privatisation dans les années 1990, une époque à laquelle le « FLN » était l’objet d’une immense crise, avant, pendant et après la destitution de son ancien secrétaire général, Abdelhamid Mahri, exclu d’ailleurs de la prise de décision.

Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui car ce parti demeure la première puissance politique du pays, dont le président n’est autre que le Chef de l’Etat. Tels sont des facteurs lui offrant une importante marge de manœuvre et de s’opposer même aux décisions émanant du PM soit au niveau du Parlement, soit au niveau des autres appareils de prise de décision.

Une situation qui ne laisse d’ailleurs pas de marbre les membres du bureau national du RND qui s’inquiètent du sort de leur chef à la tête de l’Exécutif, eux qui redoutent que quelque chose se mijote dans la marmite!

Etant consciente des conséquence -au plan politique- du gel d’une décision signée par le Premier ministre, la direction du 2e parti du pays craint pour l’avenir de ce dernier, d’autant plus que son prédécesseur, Abdelmadjid Tebboune était dégommé suite à des décisions qu’il aurait prises de son propre chef.