Scrutins dans six pays d’Afrique: entre présidentielles, législatives et référendum

Scrutins dans six pays d’Afrique: entre présidentielles, législatives et référendum

ALGER – Six pays d’Afrique organisaient dimanche des élections dont certains votaient pour le second tour de la présidentielle comme au Niger ou pour une réforme de la Constitution à l’instar du Sénégal, des scrutins qui se déroulaient globalement dans le calme.

Au Niger, plus de 7,5 millions d’électeurs étaient appelés à voter dans plus de 25.700 bureaux répartis dans les 8 régions du pays, pour le second tour de la présidentielle dont le premier tour a été organisé le 21 février.

Le président sortant Mahamadou Issoufou avec un score de 48,4% au premier tour et le ralliement de plus de 50 partis politiques en sa faveur, est quasi-certain de sa réélection.

A Niamey, la plupart des bureaux ont pu ouvrir sans problème, parfois avec un peu de retard, selon les médias. La mobilisation des électeurs dans la capitale, fief de l’opposition, semblait moins importante qu’au premier tour.

Le scrutin se tenait alors que le second candidat Hama Amadou, en prison depuis quatre mois à Filingué (180 km au nord de Niamey), est absent du pays, évacué en début de semaine à l’étranger pour des raisons de santé. Il est écroué depuis mi-novembre pour un présumé trafic de bébés.

L’enjeu reste surtout la mobilisation de la population, l’opposition ayant appelé au boycott du scrutin et dit « ne pas reconnaître les résultats » pour cause de « rupture d’équité » entre les deux candidats.

Dans une déclaration à la presse après avoir voté, M. Issoufou a demandé aux Nigériens de « rester unis et d’éviter les vaines querelles ».

La commission électorale dispose de cinq jours maximum pour proclamer les résultats dans ce pays de 18 millions d’habitants très enclavé, mais pourrait le faire dès lundi ou mardi.

Par ailleurs, au Sénégal, les électeurs votaient pour valider ou rejeter les 15 points d’une réforme constitutionnelle proposée par le président Macky Sall. Le principal point de cette réforme est la réduction de sept à cinq ans du mandat du président de la République.

De nouveaux pouvoirs de contrôle pour l’Assemblée nationale, des droits pour les citoyens sur leur environnement et sur le foncier, l’élection de députés pour les Sénégalais de l’extérieur figurent aussi dans le projet de réforme.

La faible affluence constatée à l’ouverture des bureaux de vote, selon les agences, se confirmait dans l’après-midi dans l’ensemble du pays. Les premiers résultats officiels étant attendus lundi au plus tôt.

Quelques échauffourées et bousculades ont été signalées par endroits, notamment lors de l’arrivée de personnalités de l’un ou l’autre camp dans leur bureau de vote, mais le scrutin se déroulait globalement dans le calme.

La campagne électorale a pris fin vendredi à minuit et été émaillée vers la fin par des scènes de violences qui ont fait des blessés.

Au Bénin, quelque 4,7 millions d’électeurs votaient, au second tour de la présidentielle, pour choisir un successeur au chef de l’Etat, Thomas Boni Yayi, qui se retire après deux mandats, conformément à la Constitution. Le Bénin avait entamé une transition démocratique au début des années 1990.

Les premiers résultats sont attendus dans les trois jours suivant le scrutin.

Trente-trois candidats – un record – se sont présentés lors du premier tour de cette élection, qui s’est déroulé dans le calme le 6 mars. Le banquier d’affaires franco-béninois et Premier ministre sortant, Lionel Zinsou, est arrivé en tête, suivi de très près par le « roi du coton » Patrice Talon (27,11% contre 23,52%).

Au Congo, les électeurs votaient dans le cadre de l’élection présidentielle pour laquelle neuf candidats sont en lice dont le chef de l’Etat sortant Denis Sassou Nguesso.

Cette élection se tient dans un climat tendu après l’annonce d’une coupure totale des communications au Congo pendant 48 heures. Les autorités affirment que la décision de couper toutes les télécommunications (téléphone, internet, SMS) dimanche et lundi a été prise pour « des raisons de sécurité et de sûreté nationales » du pays encore marqué par la guerre civile de 1997 à l’issue de laquelle M. Sassou était revenu au pouvoir.

A la tête d’une mission d’observation électorale de l’Union africaine (UA) d’une trentaine de personnes, l’ancien Premier ministre de Djibouti, Dileita Mohamed Dileita, a souhaité vendredi « des élections libres et transparentes » au Congo et a exhorté l’opposition à faire valoir ses éventuelles revendications par des « voies légales » sans appeler « à ce que les gens sortent dans la rue » pour contester les résultats.

Par ailleurs, l’archipel semi-autonome tanzanien de Zanzibar organisait dimanche des élections présidentielles et législatives. La Commission électorale locale (ZEC) avait décidé d’invalider les résultats du premier scrutin du 25 octobre en raison de « fraudes massives ».

Le président sortant Ali Mohamed Shein a été parmi les premiers à voter à Stone Town, le centre historique de la capitale de Zanzibar. Les résultats sont attendus dès lundi.

Les quelque 500.000 électeurs de cet archipel de l’océan Indien ont pu également voter en octobre pour élire le président national de la Tanzanie.

Malgré l’annulation du vote de Zanzibar, le nouveau président tanzanien John Magufuli a pris ses fonctions l’année dernière.

Enfin, quelque 350.000 électeurs cap-verdiens votaient pour élire leurs députés dans cet archipel lusophone d’Afrique de l’Ouest doté d’un régime semi-parlementaire. Les premiers résultats sont attendus dans la nuit de lundi.

Six partis se disputent les 72 sièges au Parlement, dont le PAICV (Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert), membre de l’Internationale socialiste, dirigé depuis décembre 2014 par une femme de 37 ans, Janira Hopffer Almada, et le Mouvement pour la démocratie (MPD, libéral), principale formation d’opposition, à laquelle appartient le président Jorge Carlos Fonseca.

Certains sondages prédisent une victoire du PAICV qui, pendant la campagne, a appelé les Cap-Verdiens a « faire l’Histoire » en élisant pour la première fois une femme Premier ministre.