Scrutin du 29 novembre Des partis achètent «remplisseurs» de listes

Scrutin du 29 novembre Des partis achètent «remplisseurs» de listes
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Délaissant la mission, essentiellement politique, pour laquelle ils ont eu leurs agréments, beaucoup de partis politiques se sont transformés en boutiques où tout se vend et tout s’achète. Même des candidats pour boucler des listes qui prétendent apporter le bonheur à l’électeur de base qui observe ces «marchés» en s’esclaffant…

Si l’on doit croire les échos qui parviennent à nos oreilles de presque tous les coins du pays, il semble que certains partis viennent de dépasser le seuil de l’entendement. Faisant fi des objectifs, essentiellement politiques, pour lesquels ils ont eu leurs agréments, ils se sont transformés en échoppes épicières où tout se vend et tout s’achète, au rabais.

Selon ces échos, certaines formations qui, à l’approche des élections communales, n’arrivent pas à remplir leurs listes, font leur marché parmi les laissés pour compte des autres partis ou carrément dans la rue où ils s’adonnent à l’achat de candidats, à raison de 5 millions de centimes la tête.

Ainsi, après la vente des places de «têtes» de listes, entre 150 et 200 millions la pièce, lors des législatives, c’est maintenant au tour des «ventres» et «queues» de listes de se voir proposés à l’étalage.

Résultats : certains partis qui prétendent se placer aux locales et qui n’arrivent pas à rassembler le nombre nécessaire de candidats pour boucler leurs listes, notamment en ce qui concerne les femmes qui se font rares car pas intéressées par l’APC ou l’APW, ils s’adressent aux partis du coin, généralement, des associations politiques sans grand poids, pour ficeler leurs dossiers de candidature.

Il serait même arrivé que des citoyens, qui ne soient militants dans aucun parti, se voient invités à ces bizarres tables politiques, en contrepartie d’intéressements financiers qui dépasseraient le million. A ce stade de la supercherie, il n’est plus permis de croire que certaines formations politiques, la majorité en vérité, soient à la hauteur de leur mission.

Elles ont, à ce point, atteint le fond du gouffre, et que les citoyens ne font que les tourner en dérision. Si bien que, si lors des élections du 29 novembre, le taux de participation des électeurs laisserait à désirer, il ne faudrait pas s’en prendre à l’incivisme des citoyens mais plutôt au manque d’honnêteté et à l’avidité mercantile des chefs de ces partis qui ont transformé leurs formations en épiceries.

Ainsi, chaque jour un peu plus, l’observateur et le citoyen se voient conviés, à leur corps défendant, à des parodies qui n’ont rien de partisanes et qui ne font plus rire. Si les supercheries continuent de cette façon et si les affairistes à la chekara remplacent les militants politiques, pourquoi l’électeur s’obligerait-t-il à gâcher un jour de repos pour aller voter, le jour du scrutin ?

Car, selon la logique de toute élection, et cela depuis que les Romains ont inventé la démocratie, si on va aux urnes, c’est pour porter à bout de bras, ou pour rejeter, un programme politicoéconomique ou un projet de société.

Et non pas pour aider les beznasia et les courtiers à acheter une notoriété politique qui les aiderait à s’épaissir et à épaissir leurs comptes en banque. Décidément, tout tourne à l’envers dans cette contrée où la bêtise le dispute à la bizarrerie sans jamais heurter l’impassibilité des hauts responsables.

Amir Ali