Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, menace de poursuivre en justice les parents qui refusent de scolariser leurs enfants âgés de 6 ans. D’aucuns n’ignorent que les lois algériennes font obligation aux parents de scolariser leurs enfants à partir de 6 ans et l’Etat est sommé, selon les textes de lois, de n’exclure aucun élève avant l’âge de 16 ans.
Le responsable du département de l’éducation menace. Il a annoncé hier, à l’ouverture des travaux d’une conférence nationale commune des directeurs de l’éducation et du logement et des équipements publics de wilaya, qu’une instruction a été adressée aux présidents d’APC et aux walis en vue d’établir la liste des personnes qui refusent de scolariser leurs enfants. Une commission composée d’enseignants et d’inspecteurs de l’éducation se déplacera au fin fond du Sud, selon Benbouzid, afin de recenser les familles qui n’envoient pas leurs enfants à l’école ainsi que ceux qui empêchent leur progéniture de poursuivre leurs études. « La liste des contrevenants sera enregistrée et envoyée à la justice, conformément à la loi. Les parents seront traduits devant les tribunaux », a averti Benbouzid, en avouant la nécessité d’ouvrir dans le cycle primaire des internats en faveur des enfants de nomades.
Ces internats, qui seront à la charge de l’Etat, permettront aux élèves de poursuivre une scolarisation normale. Pour lutter également d’un côté contre le phénomène de la non-scolarisation des enfants et de l’autre contre la surcharge des classes et l’analphabétisme, le ministre a fait part, entre autres, de la création d’écoles ambulantes auxquelles seront affectés, en vertu d’une prochaine instruction ministérielle, des postes budgétaires aux enseignants et inspecteurs qui voudront exercer au sein de ce type d’établissement. En prévision de la prochaine rentrée scolaire, le ministre de l’Education a indiqué que son secteur réceptionnera 361 écoles primaires, ce qui implique l’ouverture de 4488 nouvelles classes à travers les wilayas du pays. Ces dernières seront, selon lui, « de nature à mettre fin au système de la double vacation, notamment dans certains villages qui connaissent une forte surcharge des classes ».
La réception de 138 lycées et 392 CEM permettra également, dira le ministre, l’absorption du nombre important de collégiens qui ont atteint cette année 3 300 000 élèves. Boubekeur Benbouzid a, en outre, évoqué les projets en cours de réalisation en faveur du cycle moyen. Il a précisé que 64 projets ont atteint un taux de réalisation variant entre 20% et 50%, d’autres au nombre de 71 ont atteint un taux qui oscille entre 50% et 70%, alors que le taux d’avancement des travaux concernant 129 autres projets varie entre 70% et 95%. Le ministre s’est dit, toutefois, très inquiet face au nombre considérable de projets non réceptionnés dans les délais fixés. « Lors de la rentrée scolaire précédente, il était prévu la réception de 12 CEM, mais le secteur n’en a eu que deux, ce n’est pas normal », a déploré Benbouzid, qui a soulevé le problème des établissements scolaires qui n’ont pas encore été réalisés en raison du nombre réduit des entreprises du bâtiment en Algérie. 370 lycées et 354 CEM prévus dans le cadre de l’actuel plan quinquennal n’ont toujours pas été réceptionnés, a-t-il souligné.
Le ministre de l’Habitat, Noureddine Moussa, reconnaît ces retards et appelle les directeurs de wilaya à faire preuve de rigueur et à respecter les délais de réalisation. Mais il les justifiera, tout de même, par la cherté et le manque des matériaux de construction et de la main-d’œuvre. Noureddine Moussa a également évoqué certaines difficultés financières qui n’encouragent pas l’accélération du rythme des travaux, affirmant que cela exige la conjugaison des efforts de tout le monde afin de livrer les projets au niveau de toutes les wilayas. Répliquant, M. Benbouzid a estimé que les enveloppes allouées par le gouvernement correspondent parfaitement aux projets programmés, tout en précisant que les retards dans la réalisation des projets persiste et contraint ainsi le ministère de l’Habitat et les walis à procéder à une révision des montants .