Scène politique nationale,De nouveaux rapports de force ?

Scène politique nationale,De nouveaux rapports de force ?

De nouveaux rapports de force viennent de voir le jour et les partis politiques tentent de se positionner selon les nouvelles donnes. Les changements politiques annoncés en Algérie ont fait sortir certaines formations de leurs coquilles d’ivoire et ont poussé d’autres à plus de retenue.

La scène politique nationale connaît des mutations imposées par les derniers développements que connaît la situation tant à l’échelle nationale que régionale. De nouveaux rapports de force viennent de voir le jour et les partis politiques tentent de se positionner selon les nouvelles donnes. Les changements politiques annoncés en Algérie ont fait sortir certaines formations de leurs coquilles d’ivoire et ont poussé d’autres à plus de retenue.

A commencer par l’Alliance présidentielle, qui, il y a quelques semaines, risquait sérieusement d’éclater, mais, dont les trois partis qui la composent, à savoir le FLN, RND et MSP sont actuellement unis autour du rejet de la proposition d’aller vers une Assemblée constituante. Une option politique préconisée par le Front des forces socialistes (FFS) et qualifiée de solution «urgente» par le Parti des travailleurs. Ce dernier a d’ailleurs perdu un allié de taille, le Rassemblement national démocratique (RND) qui s’est opposé, lui aussi, au choix de Louisa Hanoune. Celle-ci s’est dit «étonnée» de la position de ces trois formations formant le gouvernement et devrait, à l’avenir, revoir ses calculs avec le parti du Premier ministre.

Ces derniers jours, on a aussi assisté à deux partis de l’opposition, dont les visions sur la notion de changement diffèrent, voire se contredisent. En fait, alors que Hocine Aït Ahmed, président du Front des forces socialistes appelle à «un changement pacifique», Saïd Sadi, leader du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) préfère sortir dans la rue. Si le premier (FFS Ndlr) est parvenu à remplir la salle Atlas lors d’un meeting, le second, quant à lui, n’arrive pas à tenir sa marche, interdite, à Alger. Aussi, on a assisté aux islamistes tenter de réinvestir le terrain.

Ils ont d’ailleurs pu constituer une alliance avec d’autres courants et personnalités issues de différents horizons, tel que l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, dans le seul but de ne pas rater la vague. Aussi, depuis quelques jours, d’autres personnalités, éclipsées depuis des années, telles que Mouloud Hamrouch, Sid Ahmed Ghozali, Nordine Boukrouh ont signé leur retour à travers des conférences ou des contributions dans la presse. Tous veulent apporter leur touche et rappeler leur existence, d’autant que le pays traverse une conjoncture particulière. D’autres personnalités politiques ont, quant à elles, décidé de mettre à profit la situation actuelle pour relancer leurs projets, tels que Abdelmadjid Menasra qui vient d’annoncer la création de son parti politique, Mohamed Saïd qui réclame l’octroi d’agrément à sa formation ou, à un degré moindre, Djaballah qui n’a pas raté l’occasion pour critiquer le système en place. Tout compte fait, il faut s’attendre à d’autres mutations, éloignements et de nouveaux rapprochements dans les prochaines semaines.

Par Aomar Fekrache