Le 5e congrès du Front des forces socialistes (FFS) qui se tiendra les 23, 24 et 25 mai prochain, outre qu’il aura la lourde tâche de désigner un successeur à son leader historique Hocine Aït Ahmed, soutiendra probablement la candidature de Mouloud Hamrouche à l’élection présidentielle.
Est-ce à dire que le FFS n’aura pas son propre candidat à l’élection présidentielle ? C’est très probable d’autant que le parti de Da l’Hocine n’a jamais caché sa proximité avec le champion des réformateurs qui refuse de se prononcer en dépit du forcing de ses partisans à travers notamment les réseaux sociaux, en attendant de voir plus clair dans les intentions du président Bouteflika.
Or selon des sources généralement bien informées, même s’il n’a pas encore pris une décision définitive pour ce qui est d’un quatrième mandat, en attendant une évolution du climat politique dans le pays et un retour à la sérénité, même s’il est fortement tenté par une retraite bien méritée, mais qui sera active, et compte peser de tout son poids dans la course à la présidentielle. Mais, on ignore pour le moment quel candidat aura sa préférence. L’actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qu’il a investi de toute sa confiance aurait sa préférence. Mais l’on ne sera définitivement fixé sur les réelles intentions de l’actuel locataire du Palais d’El Mouradia, qu’une fois lancé le chantier de la révision constitutionnelle et la forme qu’elle prendra . Ce qui ne se fera pas avant le début de l’automne. D’ici là le FFS aura donné le ton avec la tenue de son congrès et sa préparation qui se déroulera dans de «bonnes conditions», selon Ali Laskri. Mais, il y aura aussi et surtout l’issue de la crise au FLN qui lui aussi s’achemine vers un congrès extraordinaire pour désigner un secrétaire général, et le congres du RND cet été pour élire le successeur de Ahmed Ouyahia.
Ce dernier ne compte pas sortir de sa réserve et ambitionnerait plutôt une carrière internationale ou à défaut diriger une grande ambassade, selon l’un de ses proches, a moins d’un retournement spectaculaire au congrés du RND. Abdelaziz Belkhadem, n’écarte pas non plus un destin national avec ou sans l’aval du FLN. Il n’exclurait pas, selon l’un de ses fidèles une candidature indépendante qui rallierait le courant et les militants qui lui sont favorables au FLN, mais aussi et surtout une grande partie de la mouvance islamiste en panne de leader charismatique. Il y a aussi Ali Benflis, qui compte se présenter en candidat indépendant, mais vers lequel pourrait se tourner une bonne partie du FLN et tous ceux qui sont restés frustres de la sévère défaite de 2004. Benflis, tout comme Hamrouche et Belkhadem ne veut pas se porter candidat à la présidentielle de 2014 si Bouteflika brigue un quatrieme mandat , a-t-il confié à son entourage. Cet ancien candidat à la présidentielle de 2004 refuse de tenter une nouvelle expérience face au même adversaire qu’est Abdelaziz Bouteflika, d’autant qu’il est persuadé qu’un quatrième mandat se précise pour l’actuel chef de l’État. Ce dernier n’étant pas homme à lâcher prise de gaité de cœur. Benflis tout comme les autres candidats potentiels , exception faite des eternels lièvres à l’exemple de l’infatigable Louisa Hanoune, sont convaincus qu’une autre candidature de Bouteflika ferait de l’élection présidentielle un simple «plébiscite» pour lui. «Il est clair que si le président Bouteflika décide de briguer un autre mandat, ce qui commence à se confirmer, ce n’est absolument pas pour le perdre, lui qui a toute l’administration à son service», indique notre source. Mais, Ali Benflis demeure «très attentif à l’évolution de l’actualité nationale». Présidentiable qu’il est, il se prépare à toute éventualité. «Des choses peuvent se passer d’ici quelques mois. Les choses peuvent changer dans le sens voulu», souligne la même source. Et dans ce cas, Ali Benflis, ancien secrétaire général du FLN et ancien chef de gouvernement, pourra se lancer dans cette «aventure électorale». Bien rôdé après sa campagne électorale de 2004, Benflis pourra aborder cette présidentielle en toute sérénité, si demain il aura la certitude que le président en exercice va capituler. D’ailleurs, d’après notre source, son programme électoral est fait. Et son slogan de campagne également. «Il est en contact permanent avec ses anciens collaborateurs et ses principaux soutiens et accompagnateurs durant l’expérience électorale de 2004. Il se documente beaucoup», affirme notre source. Autrement dit, Benflis se met déjà dans la peau du candidat à la présidentielle sans qu’il le soit réellement.
Il faut dire que son nom revient souvent ces derniers mois comme un éventuel successeur à Bouteflika. Beaucoup d’observateurs avertis le présentent comme le parfait successeur qui «garantirait la rupture remettre en cause la stabilité du pays ». Certains lui font même la promotion notamment à travers des appels incessants dans la presse et sur Internet pour obtenir sa candidature à cette élection jugée capitale pour notre pays, en ce sens qu’elle interviendra en pleins bouleversements régionaux. Des gens qui se présentent comme des jeunes citoyens ont même mis en ligne un site en faveur de sa candidature aux élections présidentielles de 2014. «C’est notre choix. Nous croyons que Ali Benflis incarne l’espoir d’un changement en Algérie. Nous avons choisi de dédier cet espace à Ali Benflis et d’ouvrir un forum à toutes les Algériennes et tous les Algériens qui le souhaitent», expliquent-ils tout en insistant sur le fait que ce n’est pas le site officiel d’Ali Benflis.
Mokhtar Bendib