Scanner en panne, poches de sang insuffisantes et manque d’effectif médical… Le séjour amer des malades au CHU d’Oran

Scanner en panne, poches de sang insuffisantes et manque d’effectif médical… Le séjour amer des malades au CHU d’Oran

En dépit des visites récurrentes du ministre de la Santé à Oran et ses promesses d’améliorer les conditions de prise en charge de la santé publique dans la capitale de l’Ouest, ce secteur reste sinistré et les malades continuent à endurer les conséquences de l’indisponibilité de moyens de prise en charge médicale dont le scanner aux UMC et l’appareil d’examen radiologique pour les cancéreux. Pire encore, certaines analyses ne sont plus effectuées au niveau de l’hôpital et les pochettes de sang des donneurs se font rares.

Durant les premiers jours du ramadan, notre journal s’est enquis sur le terrain des conditions de prise en charge des malades au niveau des urgences médicochirurgicales UMC d’Oran. Le constat est désolant!

En effet, les malades sont contraints de se rendre dans les cliniques ou laboratoires privés pour se faire soigner ou effectuer des analyses médicales. L’accompagnatrice d’une patiente que nous avons rencontrée sur place raconte que sa parente avait été victime d’une hémorragie cérébrale et s’était vu refuser l’admission aux UMC.

Sa famille était donc contrainte de l’évacuer vers une clinique privée dont les responsables ont jugé nécessaire son transfert vers le CHU d’Oran où elle séjourne depuis 02 jours. Selon notre interlocutrice, sa parente souffre aussi d’anémie et du coup les médecins ont exigé des analyses médicales qu’elle a dû effectuer dans un laboratoire privé.

La famille d’une autre personne ayant subi un traumatisme crânien, suite à un accident de la circulation survenu au niveau de la plage des Andalouses, a aussi fait savoir que leur malade a dû effectuer un scanner à 1h00 du matin dans une clinique privée pour la somme de 7.000 Da et devait se procurer le produit anesthésiant, acheté en pharmacie à 1.000 Da. A noter que les UMC souffrent aussi d’un manque flagrant en pochettes de sang, particulièrement ceux du groupe A négatif.

SOUFFRANCE DES CANCÉREUX, FAUTE DE SCANNER ET D’APPAREILS DE RADIOLOGIE

Les cancéreux du CHU d’Oran souffrent certainement et plus que d’autres de l’indisponibilité d’un scanner et d’appareils de radiologie, pourtant indispensables à leur prise en charge. Seule l’association des malades cancéreux tentent un tant soit peu de soulager la souffrance de cette frange, en recourant aux dons des bienfaiteurs.

Selon des sources émanant de cette association, les différents examens leur ont coûté, jusqu’à l’heure actuelle, la somme de 180 millions de cts. Sur un autre registre, les malades ont aussi relevé le problème lié à l’indisponibilité des pochettes de sang, notamment celles relatives aux deux groupes sanguins, B et AB négatifs.

L’ADMINISTRATION DE L’HÔPITAL EXPLIQUE LE PROBLÈME PAR LA GRANDE PRESSION DONT SOUFFRE LA STRUCTURE

Approché par nos soins, afin de connaître les raisons à l’origine de cette détérioration continue dans les conditions de prise en charge des malades, le chargé de communication a fait savoir que le scanner était en panne depuis plus d’un mois aux UMC. «Ceci, ajoute-il, a contraint les services de l’hôpital à contacter la société ayant fourni l’appareil pour le réparer, mais vu le nombre élevé de malades qui l’utilisent, ce dernier est de nouveau tombé en panne.

Il faut savoir que le CHU d’Oran accueille les malades provenant de toutes les wilayas de l’Ouest. «C’est pourquoi, dira-t-il, il est impératif que les autres établissements hospitaliers à Oran, à l’exemple de ceux d’El Mohgoun et Aïn El Türck, soient aussi dotés d’un scanner et ce, afin de soulager la pression du CHU d’Oran.

Concernant l’appareil de radiologie, spécifique aux cancéreux et en panne aussi, ce même responsable expliquera que le pavillon accueillant les cancéreux connaît des travaux de réfection, mais n’empêche que les malades qui sont dans un état critique sont immédiatement pris en charge.

Pour ce des analyses médicales sur place ainsi que l’indisponibilité des poches de sang, le chargé de communication expliquera que le problème concernant les analyses médicales était plutôt lié à la pénurie des produits réactifs qui survient de temps à autre et qui est aussitôt réglée avec la satisfaction des commandes de l’hôpital en ces produits.

Quant à l’insuffisance des poches de sang, notre interlocuteur précisera que l’unité de transfusion sanguine n’a consacré qu’un seul véhicule réservé aux dons de sang pendant la nuit et malheureusement, le nombre de donateurs demeure timide, voire insignifiant. A ce propos, l’on croit savoir que lundi passé, les médecins n’ont collecté que 08 sachets.

40 MALADES ADMIS QUOTIDIENNEMENT AUX UMC APRÈS LE F’TOUR

Le responsable de l’unité des UMC au CHU d’Oran a fait savoir que le service souffrait d’une grande pression, vu la grande affluence des malades qui viennent de toutes les localités de la wilaya, précisant que la structure disposait de 40 médecins de différentes spécialités, la permanence nocturne assurée et des dizaines d’interventions chirurgicales quotidiennement effectuées.

Notre interlocuteur a toutefois nié l’existence d’un quelconque dysfonctionnement dans le programme des permanences et tiendra à préciser que la pression était surtout constatée entre 18h00 et la rupture du jeûne et qu’une moyenne de 40 malades étaient admis, chaque jour, aux UMC et la plupart d’entre eux sont des victimes d’agression ou d’accidents de la circulation, dus surtout à l’excès de vitesse.

Sifi F