Scandaleux rebondissements : le FLN de toutes les discordes

Scandaleux rebondissements : le FLN de toutes les discordes

Alors que sa participation au prochain scrutin, programmé pour le 27 novembre prochain, a été sans surprise annoncée, le FLN fait face à des tirs croisés qui pleuvent sur lui de tous les côtés. Outre le « pourrissement » qui gangrène ses plus hautes sphères, l’ex-parti unique doit également faire gaffe à sa base militante et aux autres partis concurrents.

Le Front de Libération National qui faisait et défaisait autrefois les décideurs de l’Algérie moderne, n’est désormais que l’ombre de ce qu’il fut autrefois. Les scènes qui ont eu lieu au début du mois de septembre devant le siège central du parti à Hydra ont été annonciatrices d’une longue série de mésaventures, dont le parti de Baadji risque de ne pas sortir indemne.

Le FLN lâché par ses propres parlementaires

Le FLN multiplie les scandales politiques. Après l’épisode qui a porté un coup dur à l’image du parti, survenu à Hydra, et les scandales judiciaires qui se sont ensuivis, voilà que des parlementaires du FLN annoncent qu’ils gèlent leurs appartenances au vieux parti unique.

En effet, aujourd’hui, le 09 octobre 2021, trois parlementaires du FLN de la wilaya de Mila ont publiquement annoncé qu’ils gèlent leurs appartenances au parti. Une décision qui vise à contester la persistance de la direction actuelle à la tête du FLN. Les trois députés ont indiqué que leur décision se poursuivra jusqu’à ce que la direction actuelle lâche les rennes du parti.

Il s’agit, affirme le quotidien Al Khabar, des parlementaires Bedroun Zakaria, Ben Abderahmane Ibrahim, tous les deux députés à l’APN, mais aussi de Chaoui Abdeloukil, membre du Conseil de la Nation. Les raisons qui ont poussé les trois parlementaires à prendre une telle décision sont à chercher du côté des listes électorales en vue des prochaines élections locales, indique la même source.

Élections locales : le FLN accusé par les autres partis

Alors que le scrutin approche, le FLN multiplie les faux pas. Son image ne tient plus à rien dans le paysage politique. Après la chute de Bouteflika, le Parti qui a toujours été proche du pouvoir ne sait plus à quel saint se vouer. Aujourd’hui, des partis qui participent aux prochaines locales se sont plaint à l’ANIE de « dépassements » commis par le FLN dans le cadre du dépôt des dossiers de candidatures.

Le FLN n’aurait pas respecté les délais du dépôt. Ces derniers ont pris fin avant-hier jeudi, mais pas apparemment pour le FLN qui « jouit de la complicité de certaines administrations », toujours selon El khabar. En effet, l’ex-parti unique, qui n’avait pas pu déposer des dossiers de candidature dans plusieurs communes, dont celle de grandes villes, aurait profité de l’autorisation accordée par l’ANIE aux candidats libres.

Le FLN aurait été aidé dans les dépassements qu’il avait commis par certaines administrations, indique encore la même source, qui souligne que le parti souffre d’une impuissance à collecter les signatures et même à trouver des candidats.

De quoi le pourrissement du FLN est-il le nom ?

Il n’est plus un secret pour personne que le FLN, à l’instar de plusieurs partis qui orbitaient autrefois autours des centres du pouvoir, ont pris un coup dur après le Hirak. Le cas FLN est cependant particulièrement flagrant. Alors qu’il faisait et défaisait autrefois des hauts responsables, l’ex-parti unique regarde impuissant aujourd’hui des opposants qui appelle à le mettre au musée.

Le FLN cependant est loin de répondre politiquement à ses détracteurs. Entre ses faux pas politiques, son récent passé trouble et taché par la corruption, le parti se dirige fermement vers les oubliettes.

Mais outre le destin du parti lui-même, qui a marqué l’histoire de l’Algérie indépendante, sa situation pousse à réfléchir sur l’avenir du multipartisme en Algérie. Le défi des élections locales a clairement montré que même au sein de l’opposition les avis divergent, et que les partis sont de plus en plus impuissants à changer quoi que ce soit dans l’opinion publique. Le paysage actuel scelle un véritable divorce entre le citoyen et la classe politique. Symptôme d’une crise politique qui est loin d’être réglée.