Les derniers scandales ayant marqué la scène nationale et largement médiatisés n’ont guère influé sur le cours de l’euro au marché parallèle. Hier 11 juillet, au square Port-Saïd, en plein cœur de la capitale, la monnaie européenne s’échangeait à 214 DA pour un euro. Une tendance observée depuis plus de quinze jours.
Abder Bettache – Alger (Le Soir) – Au lendemain de l’éclatement de l’affaire «El Boucher», beaucoup s’attendaient à dire que ce scandale allait directement influer sur le cours parallèle de la devise. Rien de cela. Le cours de la monnaie européenne est maintenu à la même tendance, depuis plus d’une quinzaine de jours. Il variait entre 214 DA et 213 DA l’euro, alors qu’à quelques pas seulement, soit à la Banque nationale d’Algérie (BNA, «un seul euro s’échange contre 137,65 DA », affirme-t-on.
Toutefois, un jeune cambiste rencontré dans la matinée d’hier au niveau du Square Port-Saïd, conseille à certains clients «d’acheter maintenant», arguant que dans quelques jours, «le taux va s’envoler et risque même d’atteindre un seuil historique». Notre interlocuteur cite notamment la saison du pèlerinage mais aussi «une probable descente policière dans les milieux de change parallèle de la devise, et ce, suite aux informations rapportées par la presse et faisant état de tentative de fuite de capitaux».
Il y a moins d’une année, la monnaie du vieux continent avait franchi le seuil psychologique de 200 DA pour un euro, après s’être stabilisée durant des mois autour de 18.10 et de 18.30. La même tendance a été remarquée pour le billet vert, puisque ce dernier a connu lui aussi une hausse, en passant à 16.50, soit cent dollars pour 16 500 dinars, alors qu’il était à 16.10. Les spécialistes de la finance n’ont pu donner aucune explication à cette hausse du marché parallèle de la devise. Pour eux, cette hausse n’est point justifiée, sachant que la période des vacances et du hadj est passée et où la devise très demandée est passée.
Cette situation est intervenue alors qu’on annonce ici et là que le dinar a connu depuis quelques jours une légère stabilité. Et c’est dans cette optique que certains observateurs s’accordent à dire que la remontée du prix du baril va conforter le dinar, ce qui aura pour conséquence directe une éventuelle baisse du prix de l’euro sur le marché parallèle.
A ce sujet, il y a lieu de noter que les réserves de change de l’Algérie ont baissé à 94,529 milliards de dollars à la fin du 1er trimestre 2018, a appris hier l’APS auprès de responsables de la Banque d’Algérie. Les réserves de change (or non compris) étaient à 97,33 milliards de dollars à la fin décembre 2017, ce qui donne une baisse du matelas de devises de 2,8 milliards de dollars entre décembre 2017 et fin mars 2018.
Cette baisse, explique la même source, «est la conséquence des effets croisés, sur la période, d’un solde global négatif de la balance des paiements et de la valorisation positive du stock des réserves de change de 1,55 milliard de dollars».
A. B.