Scandales à sonatrach,Yousfi: « Il faut d’abord confirmer »

Scandales à sonatrach,Yousfi: « Il faut d’abord confirmer »

Le ministre de l’Energie et des Mines

«Des instructions fermes ont été données afin de poursuivre toute personne qui agit contre les intérêts du pays»

Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines, sort de son mutisme pour briser le silence qui entoure le dossier de la corruption, qui a secoué le groupe Sonatrach ces dernières semaines. «La justice est en train d’enquêter (sur l’affaire). (…) Nous prendrons les mesures nécessaires lorsque la justice aura terminé son travail et que ces affaires soient confirmées et avérées», indique le ministre. Avant d’ajouter: «Nous combattrons la corruption avec la plus grande détermination», a-t-il déclaré hier, en réponse à la question d’un journaliste, lors du Forum du quotidien Echaab à Alger. «Nous resterons inflexibles contre tous les obstacles qui freinent la lutte contre le phénomène» a-t-il ajouté. M.Yousfi a révélé que «des instructions fermes ont étés données, afin de poursuivre toute personne qui agit contre les intérêts du pays», avant d’ajouter que «la justice continue de faire son travail.

Mais une fois que le verdict sera connu, des décisions sévères seront prises contre toute personne impliquée dans ce sens». Dans ce scandale de corruption qui a mis en cause Sonatrach et les deux entreprises italiennes, ENI et Saïpem, qui ont divulgué les dessous de cette affaire, la cour de Milan n’a été à aucun moment citée pour revenir sur les détails de cette affaire qui a défrayé la chronique.

Les déclarations du ministre de l’Energie révèlent suffisamment de données pour comprendre que les responsables concernés ne sont pas restés les bras croisés devant ce qui gangrène l’économie nationale et le secteur de l’énergie en particulier. Abordant la situation sécuritaire, après l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine à In Amenas, le ministre a révélé que «des mesures très importantes ont étés prises, afin de garantir la sécurité des sites pétroliers dans tout le pays». La célébration de la journée du 24 Février à Tiguentourine, est une réponse ferme, contre le terrorisme et tous ceux qui s’attaquent à notre pays, a souligné le ministre, tout en rendant hommage aux employés qui ont riposté courageusement à l’attaque terroriste.

Le fait de choisir le site gazier pour célébrer la journée du 24 Février, explique la continuité de la souveraineté nationale, tout en expliquant que cette souveraineté nationale, «ne veut pas dire forcément, l’enfermement sur soi. Elle signifie également le partenariat qui est aussi un moyen de booster l’économie du pays». A propos du redémarrage du site, le ministre a indiqué qu’elle se fera en concertation avec les partenaires étrangers de Sonatrach (BP et Statoil). Il a précisé que les dégâts causés lors de l’attaque perpétrée par un groupe d’une trentaine de terroristes sont actuellement en cours d’évaluation en parallèle à la poursuite des travaux de réparation des parties endommagées par l’attaque. Il n’a pas, cependant, voulu donner une estimation de ces dégâts ni des prévisions sur la remise en marche totale du complexe qui assure jusqu’à 18% des exportations gazières du pays. Pour ce qui est du retour des travailleurs expatriés, M. Yousfi a répondu que certains d’entre eux sont déjà présents en attendant l’arrivée d’autres, en fonction de l’avancement des travaux de réparation. S’agissant du renforcement des mesures de sécurité au niveau de l’ensemble des installations énergétiques du pays, le ministre a expliqué que cela se fait en collaboration avec les forces algériennes de sécurité. Les besoins futurs du pays, continueront à dépendre des hydrocarbures avec un taux de 90% avant de passer à d’autres exploitations des richesses naturelles à l’instar du gaz de schiste et autres énergies solaire et éolienne. «L’exploration et l’exploitation du gaz de schiste, ne sont pas aussi dangereuses que l’exploitation de l’or qui exige des produits beaucoup plus dangereux qui proviennent des différentes qualités des roches», a-t-il expliqué. «Chaque pays a ses spécificités économiques», a-t-il ajouté en avançant que même l’Arabie Saoudite, qui possède autant de richesses pétrolières, exploite le gaz de schiste. Evoquant le rôle des journalistes dans le domaines des couvertures et autres analyses dans les hydrocarbures, le ministre a parlé de la nécessité de la création des journées d’étude et des séminaires au profit des médias, afin de former les journalistes algériens dans le domaine, et de ne pas se limiter à rapporter l’information superficielle. Pour le ministre de l’Energie, il est aussi et surtout question de défendre l’économie du pays sur la base de la connaissance et la maîtrise de tout ce qui relève des hydrocarbures. «Merci aux journalistes qui nous ont permis d’éclairer l’opinion publique sur beaucoup de points d’ombre», a-t-il affirmé.