Scandales à répétition,gestion occulte,malversations…Le silence complice des institutions

Scandales à répétition,gestion occulte,malversations…Le silence complice des institutions

Il est attendu de la Justice qu’elle joue pleinement son rôle

Horrifiés par tous ces scandales et surtout par l’impunité dont jouiraient de nombreux responsables, les citoyens s’insurgent et exigent des comptes.

Qu’ils soient ministres, maires, ou managers, nombreux sont ceux qui parmi eux sont impliqués dans des scandales de détournement, de corruption ou de mauvaise gestion. Le commun des mortels pourrait répliquer que la justice doit jouer son rôle dans la répression de tels comportements. Mais là où le bât blesse c’est que même la justice se trouve impuissante face à une telle situation. Mais, même lorsque le pouvoir judiciaire intervient dans le traitement, il s’en trouve toujours des voix qui s’élèvent pour souligner que ce sont toujours les «lampistes» qui paient, mais jamais les commanditaires. De quoi contribuer à la création d’un climat délétère.

Il est aussi arrivé que l’homme de la rue se mêle du mode de gestion de l’argent public. C’est le cas pour les scandales qui ont ébranlé récemment Sonatrach et les procès qui ont laissé tout le monde sur sa faim dans l’attente que l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, soit entendu.

Le peu de soin par lequel l’argent public est géré est reflété aussi par le comportement des présidents des APC qui font montre d’un goût immodéré pour le gré à gré. A la fin du mandat des élus ou des cadres, aucun bilan n’est établi. La justice, l’inspection générale des finances, le Parlement, sont autant d’institutions qui ne s’autosaisissent que rarement de dossiers de malversation. A quoi servent également les associations de la société civile et les partis s’ils n’interpellent pas le gouvernement sur ces affaires?

Ces dernières sont si fréquentes dans les moeurs politiques que le classement de l’Algérie ne cesse de se dégrader dans les rangs des pays gangrenés par la corruption.

Une commission de lutte contre ce phénomène est bien installée par le gouvernement, mais ses résultas se font toujours attendre.

Rappelons-nous que le traitement du scandale de l’autoroute Est-Ouest n’a débouché sur rien de concret, sinon la suspension d’un haut cadre du ministère des Travaux publics. Tout comme les entrepreneurs dont les édifices réalisés se sont affaissés comme des châteaux de sables lors du tremblement de terre qui a ébranlé, en 2003, la wilaya de Boumerdès.

Dans les milieux d’affaires, il ne se passe pas un jour sans que l’on ne parle ici ou là d’importantes sommes d’argent détournées ou de transactions bancaires douteuses impliquant de hauts cadres ou leurs proches.

L’affaire des 3000 milliards de centimes qui avaient été détournés de la BNA n’a pas encore livré tous ses secrets et le principal accusé a écopé d’une peine disproportionnée par rapport au préjudice qu’il a causé au Trésor public. On a fait tout un tapage pour forcer le gouvernement à dépénaliser l’acte de gestion.

Pour les élus qui font honneur à leur statut et se donnent à fond durant leur mandat, cette nouvelle loi est un soulagement, parce qu’elle les encourage et les protège dans l’exercice de leurs fonctions. Pour les autres, c’est-à-dire ceux qui cherchent à duper les électeurs et utilisent leur mandat à des fins personnelles, la dépénalisation de l’acte de gestion leur assure l’immunité et l’impunité en cas de fautes graves ou de délits sanctionnés par la loi. Beaucoup ne se montrent qu’au début de la campagne électorale durant laquelle ils promettent monts et merveilles à leurs électeurs, mais une fois élus, on ne les reverra plus.

On les reverra même socialement «métamorphosés», eux qui à leur élection n’avaient aucun bien. Et cette affaire de rencontre de football Algérie-Bosnie Herzégovine qui a vite tourné au cauchemar à cause de l’état lamentable de la pelouse du stade olympique du 5-Juillet? Il aura fallu quelques millimètres de pluie pour que le terrain se transforme en bourbier.

Le problème dure depuis des lustre et aucun des responsables qui se sont relayés à la tête de l’OCO, depuis sa réception, n’est parvenu à le résoudre totalement. Tout le monde sait qu’il s’agit d’un problème de drainage sauf pour les gestionnaires qui se contentent souvent de replâtrage, optant souvent pour la pose d’une nouvelle pelouse, au lieu d’aller au fond des choses, c’est-à-dire faire appel à des spécialistes ou des bureaux d’études qui ont déjà fait leurs preuves. Le pire est que les responsables en question n’ont jamais été inquiétés. D’ailleurs, le stade a été fermé à maintes reprises pour travaux.

Des sommes considérables leur sont consacrés, à chaque fois, sans que personne ne se soucie réellement de leur destination ou demande des comptes.

Un mal profond, qui n’est pas propre au seul football, malheureusement, mais qui témoigne de l’impunité dont jouissent de nombreux cadres et élus à qui on demande rarement des comptes pendant ou au terme de leur mission.