La chambre d’accusation et le Conseil de l’ordre du barreau d’Annaba ont fini par se prononcer au bout d’une journée de concertation.
Siégeant suite au recours introduit par le procureur général près la cour de justice d’Annaba, la chambre d’accusation de la même instance a ordonné hier, la mise sous mandat de dépôt de M.GH, la deuxième avocate impliquée dans une affaire d’escroquerie. La mise en cause avait, rappelons-le, bénéficié de la mesure de mise sous contrôle judiciaire, par le juge d’instruction près le tribunal d’Annaba. Les deux avocates incarcérées sont impliquées dans une affaire d’escroquerie de gros calibre.
Quant au complice, un présumé ancien cadre chargé du contentieux à l’Algérienne des eaux de Annaba, il demeure toujours activement recherché par les services de sécurité, sur la base d’un mandat de recherche et d’amener, émis à son encontre par les instances de justice d’Annaba. Par ailleurs, dans la même journée d’hier, le barreau d’Annaba a décidé de la suspension conservatoire de leurs fonctions des deux avocates impliquées dans ce lourd dossier, qui pèse sur le barreau d’Annaba en particulier et le secteur de la justice en général.
En outre, et jusqu’à la mise sous presse, rien n’a filtré de la qualification des faits en délit ou crime, pour que le dossier soit examiné par soit le tribunal correctionnel soit par le tribunal criminel. Un point sur lequel la population annabie qui suit de très près l’affaire, s’est déjà prononcée en faveur d’un procès en correctionnelle «Ils vont essayer de minimiser les dégâts en qualifiant les faits de délits», ont lancé des personnes à l’extérieur de la cour. «Ce n’est pas la première fois que le barreau enregistre des affaires similaires, on entend les éclatements de scandales, mais depuis, les dossiers sont clos», ont ajouté nos interlocuteurs.
En effet, cette affaire semble susciter l’appréhension des uns et des autres, comme ce fut le cas pour plusieurs autres cas ayant entaché la justice à Annaba, dont l’affaire de 2013, ayant trait au détournement de biens d’autrui et faux et usage de faux, falsification de documents administratifs et judiciaires, impliquant un greffier en chef, une avocate et un expert foncier agréé à la cour d’Annaba. Pour rappel, la genèse de l’affaire en cours, impliquant deux avocates du barreau d’Annaba, a été mise à nu, sur un dépôt de plainte, introduit par plusieurs personnes, auprès du procureur général de la cour d’Annaba, sur une escroquerie manigancée par deux jeunes avocates et leur complice.
Le scénario du scandale se résume en la promesse des deux prévenues de logements sociaux et participatifs, à plusieurs victimes postulant aux logements, moyennant d’importantes sommes d’argent, estimées, jusqu’à la mise sous presse, à quelque 12 milliards de centimes touchés par les deux auxiliaires de justice et leur complice. L’enquête diligentée par les services de sécurité s’est soldée par la découverte de l’implication des deux avocates et le complice, dans une lourde affaire d’escroquerie, émaillée d’actes passibles d’une réclusion criminelle dont, faux et usage de faux, falsification de documents administratifs officiels, vente fictive de logements, usurpation d’identité, mauvais usage de la fonction et escroquerie. Des agissements qui ont valu aux deux avocates du barreau d’Annaba, la mise sous mandat de dépôt et la suspension conservatoire de leur fonction, pendant qu’un mandat de recherche a été lancé à l’encontre du complice, toujours en cavale.