Le scandale qui secoue l’instance suprême du football français n’a sans doute pas fini de livrer tous ses secrets, mais selon une information digne de foi et proche de la FFF que nous détenons, les noms de nos internationaux Hassan Yebda et Mourad Meghni ont été cités au cours de la fameuse discussion qui a provoqué cet épisode honteux qui met en cause plusieurs responsables de la fédération française. En fait, le fond du problème a jailli lors d’une discussion que l’on prétend informelle mais qui est en fait une ébauche de stratégie.
Elle concernait principalement le problème des joueurs qui ont la double nationalité et qui, après avoir été formés au Centre technique national de Clairefontaine, optent pour la sélection nationale de leur pays d’origine. Cela étant devenu possible depuis 2008 lorsque la Fifa a amendé ses règlements sur ce point précis permettant aux joueurs qui ont évolué en sélection de jeunes dans un pays donné d’opter ensuite pour leur pays d’origine.
Cela était le cas de Hassan Yebda et de Mourad Meghni qui étaient titulaires et brillants joueurs de l’équipe de France des U17 avant de choisir l’équipe d’Algérie avec laquelle ils ont joué la Coupe du monde 2010. Ces deux internationaux algériens ont été cités à plusieurs reprises dans les discussions qui ont porté sur ce sujet et plus particulièrement dans celle qui suggérait des mesures pour endiguer ce phénomène.
D’ailleurs, ce n’est pas par coïncidence que le sélectionneur français Laurent Blanc avait, il y a deux mois, critiqué les règlements Fifa qui, selon lui, «ont fait perdre à la France des joueurs comme Yebda, Meghni et le Sénégalais Sow. Il faut faire en sorte que cela ne se reproduise plus», avait-il déclaré au début du mois de mars sur la chaîne Canal+
Aujourd’hui, il essaye de se défendre d’une quelconque connotation raciste dans ses propos mais sans convaincre puisque les déclarations de l’ancien directeur du centre de Clairefontaine, André Merelle, sont venues corroborer les présomptions issues des révélations fracassantes du journal en ligne Mediapart. Selon ce dernier : «Cette question était récurrente depuis quelque temps au niveau de la DTN.»
Cela dit, on pourrait également inverser le problème du côté algérien et mettre en exergue le nombre de talents d’origine algérienne qui ont été détournés dès leur plus jeune âge, quelquefois même au niveau des écoles de football et qui n’ont pas profité au football algérien, dont les plus récents et célèbres sont Zidane, Benzema et Nasri pour ne citer que ceux-là.
Quant à la question de la formation que veulent faire prévaloir les responsables de la DTN française, on pourrait aussi leur rétorquer : faut-il que l’Algérie se révolte du fait qu’il y ait aujourd’hui en France plus de 3000 médecins algériens formés par l’Algérie ?
R. B.