Scandale autoroute Est-Ouest, Ghoul : “Pour moi, le dossier est classé”

Scandale autoroute Est-Ouest, Ghoul : “Pour moi, le dossier est classé”

En dépit des accusations de “malversations” portées contre lui dans le contrat du projet de l’autoroute Est-Ouest, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, s’est montré, hier, imperturbable, ou presque, considérant, pour ce qui le concerne, l’affaire comme “un dossier classé”.

“Oui, pour moi, c’est un dossier classé !” a-t-il répliqué à une question sur cette affaire, actuellement en cours d’instruction au niveau de la justice. Et de marteler en réponse aux journalistes revenus à la charge : “Ma déclaration sur ce sujet, je l’ai déjà faite. Et je vous le redis encore une fois, pour moi, c’est un dossier classé. Je suis responsable et je connais mes prérogatives et celles des autres ; je parle des prérogatives de ces gens et de celles des instances compétentes à traiter cette affaire.” D’où son désir de “ne pas mélanger les choses”. C’était un peu comme pour dire “laissons la justice faire son travail”.



“Amar Ghoul a touché des pots-de-vin” dans le contrat de l’autoroute Est-Ouest, était, rappelons-le, le titre accablant de l’enquête publiée par le confrère Algérie-News, dans son édition du 7 novembre 2012. Le ministre accusé a dû attendre quelques jours pour apporter sa première réplique à l’occasion de son passage, avant-hier, à la chaîne privée Ennahar TV. Selon les révélations de l’enquête d’Algérie News, la malversation aurait coûté la bagatelle de “30 millions d’euros de commissions”. Comme pour dissiper tout doute sur son éventuelle implication dans ce scandale, le premier responsable du secteur des travaux publics a profité de sa sortie d’hier sur le terrain pour défendre davantage le bilan des trois derniers quinquennats qu’il a dirigés. Mettant en avant, chiffres à l’appui, la réalisation, entre 2000 et 2010, de plusieurs projets routiers, aéroportuaires et portuaires, Amar Ghoul a qualifié la période de son “règne” d’“incomparable” en termes de réalisations, par rapport à la période allant de 1962 jusqu’au début des années 2000. Amar Ghoul, qui parle de la réalisation de pas moins de “7 000 km” de réseau routier durant cette période précise (2000-2010), a tenu à rappeler le rythme des travaux très long des années d’avant, estimé à peine à “10 km par an !” selon lui. “Avec la mise à niveau de l’outil national des travaux publics, représenté par les 51 entreprises nationales, nous avons pu réaliser 1 500 km, avec 3 000 ouvrages d’art et 200 viaducs en seulement quatre années. C’est un record mondial”, a-t-il plaidé. Puis de justifier les retards qu’accusent certains projets, notamment celui de l’autoroute Est-Ouest dont les aires de repos, aires de service et autres gares de péage tardent toujours à être réalisées. De l’avis de Ghoul, il n’y a même pas lieu de parler de retard tant que, dit-il, “la conception d’une autoroute aux standards internationaux n’a été lancée qu’en 2007”.  Et d’ajouter : “Et là, il nous a fallu revoir tout le travail engagé auparavant et remettre à niveau toutes les études préalables. Entre-temps, nous étions dans l’obligation de faire vite, d’où la priorité donnée, au départ, au tracé routier. C’est ainsi que nous avons décidé de commencer par les tronçons prioritaires du tracé allant de la wilaya de Chlef à celle de Bordj Bou-Arréridj.” De l’avis de Ghoul, c’est à cause de la complexité des travaux du tracé que les équipements parallèles (aires de repos, stations-service, gares de péage), devant accompagner cette autoroute, n’ont pas été lancés dans le même temps.

Interrogé, par ailleurs, sur le contentieux avec le consortium japonais, Cojaal, le ministre des travaux publics a reconnu l’existence d’“un petit litige”, qui relève désormais du passé.

“Après un arbitrage avec toutes les parties concernées, une solution a été trouvée. Désormais, tout est rentré dans l’ordre”, s’est-il félicité en expliquant la genèse de ce litige par la “rigidité et la complexité du système japonais”, dont “la décision finale revient au conseil d’administration de la maison-mère, Cojaal, installée au Japon”.

F A