Scandale à Sonatrach : Chakib Khelil dans l’œil du cyclone

Scandale à Sonatrach : Chakib Khelil dans l’œil du cyclone
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L’affaire Sonatrach a provoqué un véritable séisme dans le milieu économique. Un impact qu’il est difficile d’évaluer dans l’état actuel des choses.

Mais il est une question que se posent ces mêmes milieux : quel sera l’avenir du puissant ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, à la lumière de cette grave affaire?



Partira, ne partira-t-il pas ? Cette question est sur les lèvres de millions d’Algériens atterrés par l’affaire Sonatrach, révélée par la presse ces derniers jours. Il, c’est Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, premier responsable du secteur des hydrocarbures. Savait-il ou ne le savait-il pas, comme il s’est défendu, que des choses pas orthodoxes se déroulaient dans son premier cercle.

Outre le P-DG Mohamed Meziane, ce sont aussi 10 autres membres de la direction de la Sonatrach qui sont soit en prison ou sous contrôle judiciaire, suspectés de corruption dans le cadre des passations de marchés. Tout ce monde est réputé proche du ministre de l’Energie et des Mines.

Serait-il possible que le premier responsable du secteur des hydrocarbures qui couvait et veillait sur Sonatrach ait été trahi par ses principaux dirigeants ? Depuis le temps qu’on parle de corruption dans des institutions et organismes d’Etat, cela devait éveiller et renforcer la vigilance de Chakib Khelil d’autant plus que Sonatrach avait engagé des milliards de dollars dans son programme de développement.

Sûrement que des appétits insatiables se sont aiguisés face à ce pactole. Les mesures de contrôle en continu et en interne mises en place par la société nationale des hydrocarbures ne sont pas suffisantes ou sont-elles inopérantes ? On se pose des questions. Comment en est-on arrivé à cette situation ? Sonatrach n’est pas n’importe quelle société.

Elle est classée onzième société mondiale et la première en Afrique dans le secteur des hydrocarbures, emploie plus de 120.000 personnes et fait un chiffre d’affaires sur lequel reposent tous les espoirs du pays. Le patron du département de l’Energie et des Mines a-t-il manqué d’intelligence et de vigilance dans la perception du risque ? Et là, on peut reprendre le précédent dans l’affaire Khalifa qui, à ce jour, n’a pas livré tous ses secrets.

Cette affaire est un moindre mal, si l’on peut dire. Elle concerne une société privée et elle a été vite balayée de la place bancaire d’Alger. Ce qui n’est pas le cas de la Sonatrach qui est l’image et la vitrine de l’Algérie, même si on se doutait un peu que la corruption existait au sein du fleuron des entreprises étatiques.

On pensait naïvement peut-être qu’elle se nichait à des niveaux subalternes comme dans toutes les sociétés ou entreprises ayant un programme de réalisations chargées et des enveloppes financières conséquentes engagées.

On est sans nul doute surpris, du moins jusqu’au éclatement de l’affaire, que la première société en Algérie et en Afrique est concernée, présentée trop souvent comme un exemple de bonne gouvernance. On est tout aussi surpris que ce soit presque tous le staff dirigeant de cette société qui est impliqué dans cette triste affaire.

Une affaire qui survient à un moment crucial du développement national.  Mais il n’est pas trop tard pour bien faire. La volonté politique au sein des plus hautes instances de l’Etat pour appliquer tout l’arsenal institutionnel et juridique dans ses propres rouages transparaît facilement à travers cette affaire.

Les «ennuis» du ministre de l’Energie et des Mines, selon des sources concordantes ne vont pas s’arrêter à Sonatrach. D’autres sociétés sous sa tutelle, à l’image de Sonelgaz et de Nafatl feraient l’objet d’enquêtes des services compétents.

Et certainement Chakib Khelil aura des occasions de s’expliquer sur les faits reprochés aux cadres de la Sonatrach et par là même justifier «son ignorance» sur les accusations qui pèsent sur les ex-cadres de son secteur.

Belhocine