Scandale à l’Agence nationale des déchets : 15 milliards détournés, 5 personnes écrouées

Scandale à l’Agence nationale des déchets : 15 milliards détournés, 5 personnes écrouées
Agence nationale des déchets

Un scandale a secoué l’Agence nationale des déchets. La justice révèle une somme faramineuse détournée, cinq personnes sont écrouées.

Les investigations judiciaires approfondies ont révélé une affaire de détournement de fonds publics estimés à 15 milliards de centimes, au sein de l’Agence nationale des déchets, dont le siège se trouve à Alger.

À la suite de deux commissions rogatoires adressées à la banque CNEP – agence de Kouba et au siège de l’institution, émises par le juge d’instruction près le tribunal de Hussein Dey, les souçons se sont confirmés.

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Les protagonistes mis en cause

À cet effet, quatre personnes ont été inculpées. On cite notamment l’ancien directeur de l’administration et des finances de l’agence, le dénommé Z. B. Slimane. Ce dernier, est accusé de graves dépassements au sein de l’institution. L’affaire implique notamment un faux document bancaire, ce qui a conduit à son incarcération.

Le dénommé M. Bilal a lui aussi été inculpé. La chambre d’accusation ayant ordonné son placement en détention préventive après avoir constaté des charges sérieuses à son encontre, notamment l’utilisation d’un document bancaire falsifié pour opérer le transfert des fonds.

Deux témoins, employés de l’Agence nationale des déchets, ont affirmé que Bilal avait caché des ordres de paiement dans une enveloppe, qu’il gardait à l’écart sur instruction du principal accusé, Z. B. Slimane.

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Impacts et suites de l’affaire

Les détails de l’affaire, examinée ce mercredi par la 10ᵉ chambre pénale près la Cour d’Alger, indiquent que le détournement a été découvert par hasard, à la suite de la découverte d’une faille financière estimé à 15 milliards de centimes, le 14 août 2024.

L’enquête a montré que le responsable de l’agence avait émis des ordres de virement pour transférer la somme en question vers un autre compte à la Banque du Crédit Populaire d’Algérie, sans éveiller les soupçons des employés de la CNEP.

La fraude a coïncidé avec la démission soudaine de Z. B. Slimane, survenue deux jours seulement après le détournement, ce qui a semé le doute parmi le personnel.

Bien que sa démission ait été refusée, l’intéressé a persisté, renforçant les suspicions, selon la partie civile, qui souligne que l’agence n’a toujours pas récupéré les fonds détournés.

Durant l’audience, la défense de M. Bilal a tenté de blanchir son client. Elle a reproché au juge d’instruction d’avoir refusé de procéder à une expertise graphologique pour comparer les signatures figurant sur le document bancaire falsifié.

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L’avocat a soutenu que le document était authentique et que les signatures et les cachets étaient bel et bien ceux du directeur général, W. Karim, lequel avait confirmé ces éléments dans une correspondance adressée au juge d’instruction, agissant alors à titre personnel.

Ce dernier a précisé qu’après vérification des opérations financières, il est apparu qu’il n’existait aucun contrat commercial entre la banque et l’Agence nationale des déchets. Toutefois, le rapport de la banque mentionne que le transfert a été effectué après vérification de la validité des signatures et de l’authenticité des ordres émis par la direction de l’agence.

La défense a donc plaidé l’acquittement de son client pour faux et usage de faux dans un document bancaire, estimant que les éléments de l’accusation demeuraient non fondés.