Les directeurs d’Algérie Télécom et d’Algérie Poste, trois employés des deux entreprises et 14 entrepreneurs ont été placés sous contrôle judiciaire par le procureur de la République, près le tribunal de Tlemcen, pour «passations de marchés publics douteuses», selon des sources proches du parquet de Tlemcen.
Ces personnes sont accusées par le magistrat instructeur de «malversations financières dans des affaires douteuses liées aux passations de marchés publics», précise la même source. Selon le dossier d’instruction, les mis en cause ont occasionné aux deux entreprises publiques un préjudice estimé à plus de 25 millions de dinars.
A en croire certains cadres d’Algérie Télécom et d’Algérie Poste, «cette somme serait revue à la hausse tant les marchés attribués à ces entreprises ont été surestimés et octroyés sans le moindre respect du code des marchés publics et la réglementation en vigueur».
L’affaire est actuellement en instruction devant la première chambre du tribunal de Tlemcen et tous les mis en cause ont été entendus par la justice ainsi que plus de 40 témoins dans cette affaire considérée comme l’une des plus graves dans le secteur des postes et des télécommunications de la wilaya de Tlemcen.
L’on apprend aussi que l’enquête s’est étendue à la direction régionale des postes et l’on s’attend à d’autres révélations. Ces marchés douteux portent sur la réhabilitation du bureau de poste de la commune d’El Abed dont les travaux ont été évalués à plus de 2,35 millions de dinars que les cadres qui ont saisi la police et la justice considèrent «comme surévalués par rapport au travail entrepris».
Notons qu’une commission nationale, dépêchée par les directions générales d’Algérie Poste et Algérie Télécom à Tlemcen a relevé dans son rapport «des dépassements et des irrégularités dans le mode de passation des marchés publics et des surfacturations des travaux».
Le rapport a été transmis à la police qui a ouvert une enquête et entendu tous les mis en cause avant de le différer à la justice. Lors de leur audition par le magistrat instructeur, des cadres des deux entreprises ont reconnu «avoir agi sur injonction du directeur régional d’Oran et que ce dernier était au courant de toutes les attributions de ces marchés publics aux entreprises citées dans cette affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
Soufi B.