Une nouvelle affaire d’atteinte à la vie privée a secoué la capitale cette semaine. Les services de sécurité d’Alger, représentés par la brigade de lutte contre la cybercriminalité, ont procédé à l’arrestation d’un employé d’un magasin de vêtements, accusé d’avoir filmé ses clientes à leur insu grâce à des caméras dissimulées, puis d’avoir diffusé les images sur les réseaux sociaux.
L’affaire a éclaté après la diffusion massive de photos de femmes essayant des habits dans une cabine d’essayage. Très vite, les images se sont propagées sur plusieurs plateformes, suscitant colère et indignation.
Alertées par la diffusion de ces clichés, les autorités ont immédiatement lancé des investigations techniques approfondies. Celles-ci ont permis de localiser rapidement le commerce en question, situé dans le quartier animé de Sidi M’hamed, rue Hassiba Ben Bouali, connue pour son activité commerciale intense.
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Le suspect, qui travaillait dans ce magasin, a été interpellé. Les enquêteurs ont également réussi à identifier le compte électronique utilisé pour publier les photos. Selon les premiers éléments, l’individu projetait d’exploiter les images dans des buts jugés attentatoires aux bonnes mœurs.
Vives réactions sur les réseaux sociaux
L’annonce de cette affaire a provoqué une onde de choc chez de nombreuses Algériennes, inquiètes pour leur intimité lorsqu’elles fréquentent des commerces. Des internautes ont dénoncé une atteinte grave à la dignité des femmes, rappelant que de tels actes peuvent avoir des conséquences sociales dramatiques, allant jusqu’à des conflits familiaux ou conjugaux.
« C’est une trahison de confiance », a réagi une utilisatrice. D’autres ont demandé des sanctions exemplaires, incluant la fermeture du magasin, des amendes lourdes et l’interdiction pour le mis en cause d’exercer toute activité commerciale.
Que dit la loi ?
Selon l’avocat Farid Sabri, spécialiste en droit pénal, la législation algérienne est claire en matière de protection de la vie privée. La loi de 2024 prévoit, à travers l’article 333 bis 4 du Code pénal, des peines allant d’un à cinq ans de prison et une amende de 100 000 à 500 000 dinars pour toute personne ayant filmé ou diffusé des images sans consentement.
De plus, l’article 303 du même Code stipule que la publication de photos ou de vidéos privées sur les réseaux sociaux peut être sanctionnée de six mois à trois ans de prison, assortis d’amendes pouvant atteindre 500 000 dinars.
Le juriste rappelle également que des sanctions administratives, comme la fermeture du commerce, peuvent être décidées.
Une affaire qui fait jurisprudence ?
Cette affaire relance le débat sur la sécurité des clientes dans les magasins et l’encadrement strict des caméras de surveillance. Beaucoup estiment qu’une vigilance accrue et des contrôles réguliers s’imposent afin d’éviter que ce genre de dérives ne se reproduise.
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En attendant, le mis en cause a été présenté devant le procureur de la République, qui décidera de la suite judiciaire. L’opinion publique, elle, reste marquée par ce nouvel épisode d’atteinte à l’intimité, perçu comme une menace croissante à l’ère des réseaux sociaux.