Scandale: 5 millions d’hectolitres de vin frelaté stockés depuis plusieurs années dans les caves de l’ONCV La gueule de… bois de M. le ministre

Scandale: 5 millions d’hectolitres de vin frelaté stockés depuis plusieurs années dans les caves de l’ONCV La gueule de… bois de M. le ministre

Certains cavistes rencontrés dernièrement ont affirmé que «le volume global du vin impropre à la consommation stocké dans les caves de l’ONCV avoisine les 15 millions d’hectolitres». Et d’ajouter que «la plus grande partie se trouve dans les caves de l’ouest du pays, notamment à Aïn Témouchent».

En effet, des informations recoupées font état de l’existence de ce vin impropre à la consommation qui pourrait se transformer en une véritable catastrophe écologique du fait de la forte toxicité de cette matière en décomposition avancée.

La «fuite» probable de ce liquide à travers les parois des caves déjà abimées par le temps et l’acidité du vin permet la contamination dangereuse de la nappe phréatique, portant ainsi un préjudice certain l’environnement. Même les sols, les réseaux d’assainissement des eaux, les puits et les forages destinés à l’agriculture pourraient être contaminés.

Plus grave encore, une expertise médicale a démontré que les mauvaises odeurs provoquées par des substances liquides notamment alcooliques déjà impropres peuvent se répercuter sur la santé publique.

LG Algérie

C’est justement ce que pourrait les émanations nauséabondes si elles venaient à s’échapper des sites de stockages, une matière organique nuisible en raison de sa décomposition, sachant qu’elle contient déjà des substances dangereuses. A se fier aux déclarations de spécialistes en bactériologie, dans tous les cas, «les émanations puissantes, saumâtres et toxiques peuvent engendrer des maladies graves affectant les yeux et la peau, en plus de la contamination de l‘air».

Un spécialiste en la matière que nous avons sollicité a expliqué que «les normes de vins propres contiennent en moyenne de 13 % d’alcool, devenant impropres à la consommation quand ils perdent toute leur consistance alcoolique». Selon les données que nous avons réussi à obtenir chez un caviste, «ce vin impropre aurait déjà perdu plus de 10 % de sa matière alcoolique».

A en croire notre interlocuteur, cette situation est beaucoup plus grave qu’on ne le pense, car les millions de litres de vin impropre ne contiendraient que quelques 3 % d’alcool. L’enquête que nous avons menée depuis quelques semaines a permis de lever le voile sur les raisons probables de la décomposition de ce vin.

Le premier constat démontre que des quantités importantes de vin auraient été «dérobées des caves et remplacées par n’importe quel autre liquide» pour garder le volume et éviter les soupçons. Ces agissements à longueur d’années ont provoqué automatiquement un déséquilibre dans la contenance d’alcool dans le vin qui devient exposé à toute forme de contamination extérieure.

La deuxième explication serait liée aux millions de bactéries qui se nourrissent des vitamines contenues dans le vin, diminuant considérablement la consistance d’alcool et provoquant aussi une décomposition.

Cependant, un ex responsable de l’ONCV nous a affirmé que la situation est encore plus «dangereuse », car ce vin stocké depuis des années a donné lieu à l’accumulation de lie, un sédiment formant de la boue au fond des caves. C’est justement cette boue qu’on appelle lie qui contient toutes les bactéries qui s’attaquent même aux parois des caves.

Donc non seulement ce vin présenterait une menace sur la santé et l’environnement avec des retombées graves sur l’économie, mais des centaines de caves construites par l’Etat à coup de millions de dinars se retrouvent aussi, aujourd’hui, dans un état lamentable, nourrissant tous les dangers. Pendant que ces caves qui ont coûté beaucoup au Trésor se laissent volontairement délabrer, de nouveaux projets de construction de caves sont lancés sans se soucier de l’état actuel de celles existantes.

D’après certaines indiscrétions, «certains responsables du secteur de l’agriculture veulent effacer les traces de ce vin impropre en faisant oublier sont existence avant de le détruire par «évaporation». Mais c’est un procédé beaucoup plus dangereux pour la santé humaine, la dissipation de ce vin dans l’atmosphère pouvant provoquer des maladies respiratoires.

Encore faudrait-il réaliser à coup de milliards des installations spéciales pour engager le processus d’évaporation. La production de cette quantité de vin aurait déjà coûté à l’Etat quelque 450 000 000 DA, à raison d’environ 30 DA par litre. A cela, s’ajoutent la perte sèche du produit stocké depuis des années et le coup incalculable engendré par le blocage des caves.

Et ce alors que la situation peut être facilement débloquée et être bénéfique même pour la trésorerie du secteur de l’agriculture, grâce à la vente de ce vin périmé aux distilleries spécialisées dans la destruction du vin et sa transformation en alcool éthylique destiné aux parfumeries et à la fabrication des produits médicaux tels que l’alcool chirurgical. Justement, les besoins de l’Algérie en matière d’alcool destiné à la chirurgie, les parfumeries, l’industrie agroalimentaire ainsi que d’autres produits fabriqués à base d’alcool s’élèveraient à quelque 8 millions de litres annuellement.

C’est une facture d’importation qui s’élève à plusieurs millions d’euros, alors qu’il y a des unités de transformation implantées en Algérie et qui peuvent couvrir une grande partie des besoins à partir de la transformation du vin impropre pour le premier procédé et de la mélasse de sucre pour le deuxième procédé.