Sbaa Fatna, 72 ans, n’a pas eu son bac mais a gagné l’estime générale

Sbaa Fatna, 72 ans, n’a pas eu son bac mais a gagné l’estime générale
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Fatna Sbaa, la dame de 72 ans, de Hassi Bahbah, dans la wilaya de Djelfa n’a pas obtenu son baccalauréat. La candidate la plus âgée du baccalauréat 2015 a raté le « passage » avec une petite moyenne de 5,91 dans la filière lettre-philosophie.

Dans un pays où le savoir tend à être dévalorisé et où le sens de l’effort s’est perdu par la quête du « bon coup » et du « coup de pouce » voire de la triche, l’histoire de cette dame qui a rejoint les bancs des classes d’alphabétisation au cours de la saison 2007/2008 a ému et enthousiasmé.

Dans les médias comme dans les réseaux sociaux de nombreux Algériens ont exprimé leur admiration pour la grand-mère du bac et son parcours.

Elle a été un rappel de ce qui ne se fait presque plus, une volonté de changer sa condition par l’abnégation, la volonté et le travail. Surtout le travail. Les médias algériens mais également étrangers ont parlé de cette vieille dame qui a pris, sur le tard, la décision d’en finir avec l’illettrisme, de prendre les mots à bras le corps et d’apprendre.

Pour cette édition du baccalauréat, elle concourait avec six de ses petits-enfants et fils de cousin qui étaient également de la partie à cette édition 2015 dum2 bac.

Fatna – ou Fatma selon l’orthographe du prénom dans la convocation pour l’examen – avait l’ambition d’aller plus loin, elle caressait l’espoir de rejoindre l’université.

Les règles implacables de l’examen ont donc recalé Khalti « Fatna » – – la bien nommée puisque la traduction du mot en français est « l’éveillée » – mais la dame de Hassi Bahbah a gagné l’estime de très nombreux algériens.

Son message est fort : il n’y a pas d’âge pour la quête du savoir et pour apprendre. Il faut le vouloir. Et le faire. Souhaitons longue vie à Fatna.

Et du succès pour la prochaine édition du baccalauréat où elle sera, espérons-le, parmi les candidats. Fatna n’a pas eu son bac, mais son effort dans un pays où la « triche » est devenu un sport national, a quelque chose de rafraichissant. De rajeunissant. D’exemplaire, n’hésitons pas à utiliser le mot.