Le droit de préemption est illégal. Une offre d’achat de Djezzy inférieur à 7,8 milliards de dollars est inacceptable. Alors que l’accord avec VimpleCom rencontre des difficultés, Naguib Sawiris, pressé par le temps et les échéances de la dette, a choisi de hausser le ton à l’égard du gouvernement algérien.
Des sources algériennes anonymes ont, à travers Reuters et Echarq Al Awssat, indiqué le cap sur le dossier Djezzy. En termes de calendrier, le dossier du rachat d’Orascom Telecom Algérie (OTA – Djezzy) devrait être clôturé au plus tard à la fin 2011. Quand à l’offre pour l’achat de de la filiale algérienne d’Orascom Telecom, elle se situe entre 2,5 milliards de dollars et 3 milliard de dollars.
Le gouvernement algérien n’a pas encore tranché sur les soumissions à l’appel d’offres à destination des cabinets d’avocats et banques d’affaires devant l’accompagner dans le processus de rachat de Djezzy. Dix cabinets conseil et banques d’affaires ont répondu à l’appel d’offres lancé par le ministère des finances algérien. Ce calendrier – juin 2011 – autant que l’estimation de Djezzy à 3 milliards de dollars sont fortement contestés par Naguib Sawiris. Celui-ci fait face à la défiance d’un des principaux actionnaires de VimpleCom, le norvégien Telenor, qui détient 36% de parts. Telenor a fait savoir mardi que l’offre de l’offre de 6,6 milliards de dollars du russe Vimpelcom pour les actifs de téléphonie mobile de Weather Investments de Sawiris n’était « pas assez bonne ». « Nous maintenons que ce n’est pas une opération assez bonne, ni financièrement ni stratégiquement », a déclaré à Reuters le porte-parole de Telenor, Dag Melgaard. L’offre de Vimpelcom, sur laquelle un accord entre Weather et le groupe russe a été annoncé en octobre, porte sur le rachat de Wind, troisième opérateur mobile italien, et sur la prise d’une participation de 51% dans Orascom. Aux termes de cet accord, Telenor devait voir sa participation économique dans le nouveau groupe VimpelCom diluée à 31,7% contre 39,6%.
« Le droit de préemption est illégal »
Naguib Sawiris n’a pas beaucoup de temps. Il doit rembourser entre 2010-2013 une dette de 3 milliards de dollars. Dans le cas où l’accord avec VimpleCom tombe à l’eau, la vente de Djezzy devient encore plus urgente. Ces nouvelles algériennes « officieuses » et les réticences officielles de Telenor l’ont conduit à réagir. De manière modérée vis-à-vis de VimpleCom, plus rudement à l’égard des autorités algériennes. Sur la chaine Al Arabiya, il a indiqué qu’il n’est pas question de transiger sur le montant de l’opération avec VimpleCom.
« Nous n’avons pas de raison de ne pas aller de l’avant dans la transaction » a-t-il déclaré en soulignant qu’il attendait l’offre qui sera faite dans quelques jours par VimpleCom.
« Mais les conditions financières de la transaction ne changeront pas ». Sur le volet algérien, Naguib Sawiris a été plus catégorique. Il est hors de question, selon lui, d’accepter un accord avec l’Algérie sur un montant qui serait inférieur à celui conclut avec le sud-africain MTN. Un accord, a-t-il souligné, que l’Algérie a fait capoter. Le montant en question, annoncé par Sawiris en personne – et sur lequel MTN ne s’est jamais prononcé – est de 7,8 milliards de dollars.
Le patron d’Orascom Telecom a en outre contesté la légalité du droit de préemption exercé par l’Etat algérien sur la vente de Djezzy. « Nous avons accepté, contraints, de payer les taxes mais l’arbitraire dans l’imposition de taxes n’est pas acceptable. Nous avons plusieurs estimations qui sont supérieures à celles évoquées sur la scène jusque-là. En cas d’arbitraire, nous n’aurons pas d’autre choix que de saisir l’arbitrage international ».