Le président français Nicolas Sarkozy a indiqué hier que, réélu, il engagerait la renégociation des accords passés avec des «pays amis ou voisins», dont l’Algérie, sur l’immigration, a rapporté l’AFP
. «Il faudra (…) sans doute renégocier un certain nombre d’accords avec des pays amis ou voisins, je pense notamment à l’Algérie», a déclaré M. Sarkozy sur la chaîne d’informations I-Télé.
«Cinquante ans après la décolonisation, il est temps de mettre les choses à plat et de voir comment on peut mieux travailler ensemble et renégocier des accords», a poursuivi le président sortant. Lors de cet entretien, M. Sarkozy a confirmé que son objectif s’appliquerait «dès la première année et d’une façon très simple». «Nous imposerons à tous ceux qui veulent venir au titre du regroupement familial ou du mariage avec un Français l’obligation : un, d’avoir un logement, deux, d’avoir un revenu, trois, d’apprendre le français et les valeurs de la République avant d’entrer sur le territoire national», a-t-il rappelé.
Paris et Alger tentent, depuis plus d’un an, de signer un quatrième avenant à l’accord bilatéral de 1968 sur la question très sensible de la circulation des personnes entre les deux pays. En janvier 2011, l’Algérie avait critiqué la France pour des mesures «discriminatoires» en matière d’attribution de visas. Le mois dernier, les autorités algériennes ont encore dénoncé de récentes mesures françaises en matière de délivrance des visas, notamment celle exigeant des Algériens d’apporter la preuve de leur retour dans leur pays après un séjour en France. Pour des observateurs des questions d’immigration, Paris veut en fait mettre fin au statut particulier des Algériens en France, conclu dans le cadre des accords d’Evian.
A la demande du gouvernement français, Paris et Alger ont déjà entamé des négociations pour une révision. L’accord franco-algérien de 1968 a été déjà amendé en 2001. Dans le cadre des nouvelles mesures sur le contrôle de l’immigration en France, Paris souhaite aller plus loin en abrogeant plusieurs articles de l’accord qui accordent aux Algériens un statut particulier. Cependant, les autorités algériennes ont exprimé des réserves sur certaines propositions étant donné la spécificité des relations algéro-françaises.
Par Farouk B.